Le vicomte de Turenne avait battu, le 16 juin précédent, le duc de Lorraine et le comte Caprara, général de l’empereur, et les avait forcés de se retirer au-delà du Necker et du Mein. L’électeur de Brandebourg, manquant au traité qu’il avait fait l’année précédente avec Turenne, chercha à se joindre à l’armée impériale. Le duc de Lorraine forme alors le projet de chasser les Français de l’Alsace, et de pénétrer tout de suite en Lorraine quand il aurait été joint par l’électeur de Brandebourg.
Il passe le Rhin à Strasbourg, qui manquait à la neutralité qu’elle avait promise au roi. Turenne, moins fort que les ennemis, jugea cependant qu’il fallait tout risquer, ou que la France allait être ouverte aux Impériaux : il marche avec son armée, qui n’était que de vingt-deux mille hommes, pour combattre celle des ennemis qui était de quarante ; il les attaque à Ensisheim près de Strasbourg, et remporte sur eux une seconde victoire.
Bouliers, depuis maréchal de France, eut grande part à cette action ; et Churchill (depuis Marlborough) s’y distingua ; il faisait alors, sous les ordres de Turenne, un apprentissage qui devait être si funeste à la France.
Copyright © LA FRANCE PITTORESQUE
Tous droits réservés. Reproduction interdite. N° ISSN 1768-3270.
