Le maréchal François de Créquy ayant voulu jeter du secours dans Trèves, assiégé par les Impériaux, s’était fait battre à Consarbruck par son trop de mépris pour les ennemis, dont l’armée était le double de la sienne, et pour n’avoir pas connu les gués qui étaient aux deux côtés du pont par où ils l’attaquèrent : il est vrai aussi que sa cavalerie l’abandonna. Il échappa à peine, lui quatrième, et courut à travers de nouveaux périls se jeter dans Trèves, qu’il aurait dû secourir avec prudence, et qu’il défendit avec courage.
Il voulait s’ensevelir sous les ruines de la place ; la brèche était praticable : il s’obstine à tenir encore. La garnison murmure : le capitaine Boisjourdan, à la tête des séditieux, va capituler sur la brèche ; il menace le maréchal de le tuer, s’il ne signe. Créquy se retire avec quelques officiers fidèles dans une église, où il aima mieux être forcé et pris à discrétion que de capituler. Boisjourdan subit dans la suite la peine de sa trahison.
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