L’an 1692, on avait prodigué en France des éloges à Louis XIV, pour avoir pris Namur, et des railleries indécentes au roi Guillaume, pour n’avoir pu secourir la place à la tête de quatre-vingt mille hommes.
L’an 1695, Guillaume s’en rendit maître de la même manière qu’il l’avait vu prendre ; il l’attaqua aux yeux d’une armée encore plus forte que n’avait été la sienne, quand Louis XIV l’assiégea ; mais l’armée française fut alors arrêtée par les bords de la Méhaigne, comme l’avait été, trois ans auparavant, celle de Guillaume.
Le maréchal de Boufflers, qui s’était couvert de gloire à la défense de la place, fut arrêté prisonnier, lorsque la ville et le château furent rendus, sous prétexte que les Français avaient arrêté de même la garnison de Dixmude, contre la teneur de la capitulation. « Si cela est, dit Boufflers, on doit arrêter la garnison, et non pas moi. — Monsieur, lui répondit-on, »on vous estime plus que dix mille hommes. »
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