L’archevêque de Sens ayant été forcé de quitter le ministère le 25 août, le lendemain 26, le peuple s’étant attroupé à la place Dauphine, alluma un feu de joie et y brûla un mannequin grotesque revêtu d’une soutane rouge, et représentant le cardinal ex-ministre.
« Cet homme, dit un historien de la révolution, à qui on croyait de l’énergie, parce qu’il était vif et colère ; du génie parce qu’il avait de l’esprit ; de l’instruction, parce qu’il ne doutait de rien ; le talent de tout arranger, parce qu’il touchait étourdiment à tout ; des plans admirables sur l’administration, parce qu’il avait toujours blâmé ceux de ses prédécesseurs, ne fut pas plus tôt parvenu au ministère, qu’il confondit ses amis et ses prôneurs, par la nullité de son caractère et de ses moyens, par son ignorance, par l’incohérence de ses idées, et par l’absurdité de ses plans.
« Après avoir, en un tour de main, épuisé le trésor royal, anéanti le crédit public, et presque entièrement l’autorité royale en employant coup sur coup, à tort et à travers, les lits de justice, les séances royales, les lettres de cachet, les exils et les emprisonnements de magistrats, il se vit enfin obligé par l’épuisement absolu de toutes les ressources et la désorganisation générale du gouvernement, d’abandonner le ministère, et d’aller honteusement chercher dans les pays étrangers, un asile que l’indignation publique ne lui permettait pas de trouver dans sa patrie. »
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