Le maréchal de Turenne ayant été tué d’un coup de canon, le 27 juillet, au moment où il allait attaquer Montécuculli, le secret de cette journée qui devait être triomphante, périt avec lui ; bien loin d’attaquer les ennemis, on ne songea plus qu’à se retirer. Montécuculli, retenu par l’habileté du général français, trois mois entiers, au delà du Rhin, passa ce fleuve dès qu’il sut qu’il n’avait plus Turenne à craindre, et attaqua les Français auprès d’Altenheim ; l’avantage fut égal des deux côtés, par le courage seul de nos troupes qui se placèrent d’elles-mêmes.
C’est dans cette journée que les soldats, voyant les officiers-généraux tenir conseil, pour savoir où se retirerait l’armée, s’écriaient : « Les voilà bien embarrassés ! qu’on lâche la Pie [cheval du maréchal de Turenne], et nous camperons où elle s’arrêtera. »
Le prince de Condé, digne successeur de Turenne, vint rendre la confiance aux troupes, et força Montécuculli à repasser le Rhin.
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