LA FRANCE PITTORESQUE
13 juillet 1380 : mort de du Guesclin,
connétable de France devant
Châteauneuf-de-Randon qu’il assiégeait
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Publié le samedi 11 juillet 2015, par Redaction
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Les ennemis rendirent à ce grand homme un honneur singulier. Le gouverneur de Randon avait capitulé avec le connétable, et il était convenu de se rendre le 12 juillet, en cas qu’il ne fût pas secouru : quand on le somma de rendre la place le lendemain, qui fut le jour de la mort de du Guesclin, le gouverneur dit qu’il lui tiendrait parole, même après sa mort ; en effet, il sortit avec les plus considérables officiers de sa garnison, et vint déposer sur le cercueil du connétable les clefs de la ville, en lui rendant les mêmes respects que s’il eût été vivant.

Mort de du Guesclin

Mort de du Guesclin

Charles V ordonna que le corps de du Guesclin fût porté à Saint-Denis, pour y être mis à côté du tombeau que ce prince s’était fait préparer à lui-même ; il rendit les plus grands honneurs à la mémoire d’un héros dont la valeur avait illustré son règne, et avec le secours duquel il avait repris sur les Anglais, sans sortir de son cabinet, tout ce que son père et son grand-père avoient perdu en combattant en personne.

Saint-Foix dit « que l’oraison funèbre de Bertrand du Guesclin, en 1380, est le premier exemple d’une oraison funèbre prononcée dans une église. Depuis ce grand homme, aussi recommandable par ses vertus civiles que par ses talents militaires, combien d’oraisons funèbres, et souvent pour quels hommes, et où, et par qui prononcées ! » (Essais de Saint-Foix)

Au reste, la plus belle oraison funèbre de du Guesclin est dans les adieux qu’il fit en mourant aux vieux capitaines qui l’avoient suivi depuis quarante ans : « N’oubliez pas, leur dit-il, ce que je vous ai répété mille fois, qu’en quelque pays que vous fassiez la guerre, les gens d’église, les femmes, les enfants, et même le peuple, ne sont point vos ennemis. »

Sa coutume était, avant d’aller au combat, de manger trois soupes au vin, en l’honneur de la Trinité. Nous lisons la même chose des anciens preux, dans le roman de Perceval.

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