Antoine Ducerceau, né à Paris le 12 novembre 1670, entra chez les Jésuites, et fit honneur à cette société par ses poésies latines et françaises, et par quelques productions en prose, dont la meilleure est l’Histoire de la conjuration de Rienzi, à laquelle le P. Brumoy a mis la dernière main. Il composa, pour les pensionnaires du collège de Louis-le-Grand, plusieurs pièces dramatiques, où l’on trouve quelques jolies scènes, principalement dans celles d’Esope au Collège et des Incommodités de la grandeur.
Une mort tragique termina la carrière d’un homme qui en avait employé gaiement la meilleure partie. Ducerceau était précepteur du prince de Conti, et l’accompagnait à Veret, près de Tours, au château du duc d’Aiguillon. Le jeune prince, alors âgé de treize ans, et qui montrait beaucoup d’ardeur pour la chasse, avait obtenu la permission de porter un fusil. Dans sa joie enfantine, il agitait en tous sens l’arme, dont le coup partit et tua le précepteur. Le jeune prince, effrayé, se mit à courir dans le château, et, pendant quelque temps, on ne put obtenir de lui que ces paroles : « J’ai tué le P. Ducerceau ! j’ai tué le P. Ducerceau ! ».
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