Quand, pour remplir le trésor pontifical, épuisé par ses largesses, Léon X publia une vente d’indulgences dans toute la chrétienté, il en confia le monopole à l’ordre des dominicains ; celui des augustins, qui l’avait longtemps exploité, chargea Martin Luther de défendre ses privilèges, et, comme Voltaire le dit, de décrier la marchandise qu’il ne pouvait pas vendre. Par un décret daté du g décembre 1518, le pape vint au secours des indulgences attaquées et condamna les erreurs de Luther. Piqué de cet arrêt et protégé par l’électeur de Saxe, Luther devint plus hardi ; laissant la question des indulgences, il examina le pouvoir de celui qui les distribuait : il traita de la grâce, du libre arbitre, des sacrements, des vœux monastiques et du purgatoire. Le 15 juin 1520, le pape répondit à cette nouvelle attaque par une nouvelle condamnation. Cette fois Luther en appela au futur concile, et fit brûler publiquement la bulle avec les décrétales.
Enfin le 3 janvier suivant Léon X lança l’anathème contre Luther et ses sectateurs. Mais au lieu d’éteindre l’incendie, les foudres parties de Rome ne servirent qu’à l’irriter et à l’étendre : dès ce moment les progrès de la Réforme marchèrent à grands pas dans toute l’Europe, (Voyez 18 février 1546.)
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