« Construire un château fort à Langeais, c’était se rendre maître du grand chemin de Tours à Angers, c’est-à-dire de l’artère principale qui mettait en communication l’ouest avec le centre, et par là, avec le reste de la France ; c’était commander le passage de la Loire sur la rive principale », écrit le chanoine Bosseboeuf dans son ouvrage publié en 1894.
On imagine aisément quel fut le rôle de Langeais au cours des siècles. Dès le IVe siècle, saint Martin y brisa les édifices païens pour construire une église qu’il dota des reliques de Saint-Jean-Baptiste. En 984, Foulques Nerra bâtit le château : ce fut le premier donjon de Touraine. Pendant la guerre de Cent Ans, la ville fut cédée à l’Angleterre en 1360, et devint en 1427 le point de ralliement des Anglais qui ravageaient la campagne environnante.
Nombreux sont les seigneurs de Langeais dont le nom marqua l’histoire : on trouve en effet les comtes d’Anjou, Eléonore, reine d’Angleterre au XIIe siècle, Richard Coeur de Lion, la famille de Mazarin, les ducs de Luynes... Jean-sans-Terre se vit même confisquer sa terre de Langeais après l’assassinat d’Arthur de Bretagne, Philippe Auguste punissant ainsi ce parricide.
A son retour de voyage en Terre Sainte, Foulques V dit le Jeune rapporta une relique du Saint-Sépulcre, et fit construire à Langeais une église en sa faveur. C’est lui, relate la légende, qui fit planter les premières graines de melon...
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