On imagine aisément le plaisir que dut éprouver Pierre Guérin, professeur agrégé de lettres au lycée de Nîmes et viticulteur à Milhaud, quand il effectua ce travail sur l’histoire de sa « commune rurale » de 1780 à 1800.
Cet intellectuel, qui connaissait tout le prix, pour une bonne gestion du présent, de la connaissance du passé, s’était plongé dans les registres municipaux, pour une période de vingt ans, parce qu’il avait noté qu’« en ce court espace de temps » trois époques distinctes s’étaient succédé à Milhaud : l’effondrement de l’Ancien Régime, la Révolution et le début de l’instauration d’une nouvelle organisation sociale. Il avait là, dans les archives locales de son village et à travers les synthèses qu’il établit, le récit au quotidien de cette métamorphose. Aussi composa-t-il son ouvrage comme un triptyque : d’abord L’Ancien Régime (de 1780 à 1789), en ouvrant une large perspective sur la province du Languedoc dans sa constitution et son fonctionnement (sénéchaussées de Toulouse, Carcassonne, Beaucaire et Nîmes).
Ensuite, il en vient à la commune rurale avant 1789 : impôts royaux et impôts féodaux, four banal et boucherie, voiturage des foins et garde du gros bétail, ferme du creux à fumier et ban des vendanges ; la vie sociale est, elle aussi...
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