En l’année 864, Charles le Chauve fit construire sur la Seine, un pont et deux châteaux pour s’opposer aux hommes du Nord qui pouvaient remonter le fleuve et constituer ainsi un grave danger. Il assista en partie à l’exécution des travaux car il venait de jeter les fondements d’une résidence royale au lieu nommé plus tard le Manoir. Les châteaux destinés à défendre les deux extrémités du pont furent édifiés suivant les meilleures règles de l’art et la solidité du pont était remarquable.
Il fut cependant probablement détruit dans les dernières années du XIIe siècle, reconstruit très rapidement, puis subit de nombreux remaniements au commencement du XVIIe siècle. Comme si cela n’avait pas été suffisant pour cet ouvrage de remonter au temps des Normands et « d’avoir été construit au chant des fameuses litanies du IXe siècle », on lui donna aussi une origine merveilleuse, le prince de l’enfer semblant préférable au roi de France, au petit-fils de Charlemagne. Parce qu’il livrait ou fermait aux ennemis l’entrée de la capitale du duché, le pont revêtit une grande importance.
Pont-de-l’Arche fut la dernière ville de Normandie à se soumettre à Geoffroi Plantagenêt, l’époux de l’impératrice Mathilde, puis lors de la confiscation prononcée contre Jean sans Terre par les pairs de France, une des premières à se soumettre à la domination française. Philippe Auguste vint plusieurs fois dans la cité ; saint Louis y rédigea une charte et, en 1246, elle fut livrée aux flammes par Edouard III, comme Mantes, Meulan et Louviers, conformément à l’outrance des guerres du Moyen Âge...
Copyright © LA FRANCE PITTORESQUE
Tous droits réservés. Reproduction interdite. N° ISSN 1768-3270.
