Curé d’Allex et membre de plusieurs sociétés savantes, l’abbé Jean-Louis Alexis Fillet, qui connaissait parfaitement les départements de la Drôme et de l’Isère pour y avoir exercé son sacerdoce, consacra cet ouvrage au Vercors, « premier travail de quelque étendue dont (cette région) ait été l’objet », pour répondre à l’intérêt que manifestaient les habitants des lieux à l’endroit de leur propre patrimoine et pour fournir « de précieux éléments à l’histoire de la nation tout entière ».
Nul n’ignore ce que la nation doit aux résistants français qui livrèrent, dans ce secteur, une bataille meurtrière à l’occupant au cours de l’été 1944 et nombreux sont ceux qui connaissent ce site magnifique, mais bien peu d’entre eux sont au fait de son histoire réelle et globale : celle qui va de l’Antiquité (1400 environ avant J.-C.), période de l’installation des Voconces (Celto-Ligures) jusqu’au XIXe siècle, quand la route du Royans au Vercors fut terminée (1852) et que « s’ouvrit une ère nouvelle ».
Aussi, sans se laisser décourager par l’ampleur de la tâche, l’abbé Fillet dresse-t-il d’abord un panorama impressionnant des lieux, géologique (soulèvement à la fin de l’ère secondaire, craie et calcaires à silex, sables et mollasse marine...), topographique (grottes à stalactites, vallées et forêts) et historique : la christianisation fut sans doute très ancienne (Die était un évêché dès le IVe siècle) et l’état religieux...
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