Il n’est rien de plus irritant, pour un véritable historien, que de voir une ville, au passé riche et mouvementé, oubliée par les chercheurs et injustement occultée. Ce fut longtemps le cas de Tain-l’Hermitage, une cité aux origines très anciennes, dont l’abbé Vincent retrace ici l’histoire et décrit la singularité.
« La station de Tegna, précise-t-il, avait une importance que révèlent un temple, un taurobole, une tour et les ruines de splendides habitations. » Le rôle déterminant joué par cette localité dès l’époque gallo-romaine ne fit que se confirmer par la suite. Sa position forte et élevée au bord du Rhône, ses prérogatives militaires et religieuses, son activité commerciale en ont fait, de tout temps, une place stratégique. Après les invasions des Barbares et le passage de la province viennoise aux Burgondes, elle connaît cependant une longue période de stagnation qui s’interrompt avec la fondation du prieuré de Sainte-Marie et elle renoue dès le XIe siècle avec le développement, voit sa population augmenter et ses rapports avec Tournon se multiplier.
La cohabitation entre les deux villes est parfois tumultueuse, mais en 1309, la charte accordée par Guy de Tournon, précisant les droits et les usages et approuvée par le dauphin Jean II, met fin à ces discordes. Tain connaît alors une véritable prospérité, interrompue, en 1348, par une épidémie de peste de quelques semaines...
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