C’est en 817 que Pépin, duc d’Aquitaine et petit-fils de Charlemagne, reçoit la relique de saint Jean-Baptiste ramenée d’Alexandrie par le moine Félix. Un monastère sera fondé sur les lieux où se constituera Angéry. En 1010, une abbaye est fondée par les bénédictins de Cluny, « étape sacrée » entre Aulnay et Saintes, qui a reçu la visite de nombreux pèlerins en route vers Saint-Jean-de-Compostelle. Saint-Jean-d’Angély fut, dès le Moyen Age, une ville de franchises communales qui eut une vie propre et municipale intense, mêlée à tous les grands mouvements d’idées, à toutes les luttes nationales. Jusqu’en 1204, elle eut principalement pour histoire celle de son monastère, richement doté et d’un grand rayonnement.
Dès le XIIe siècle, on commercialisait le vin de Saint-Jean, consommé dans l’Europe du Nord. L’abbaye possédait également d’importantes salines sur la côte et faisait commerce du sel. Mais par suite de l’établissement de sa commune, Saint-Jean-d’Angély occupera une place importante dans l’histoire civile, religieuse et politique de la Saintonge. Elle jouera pendant un siècle le rôle d’une petite capitale de province d’un point de vue judiciaire et étendra sa juridiction sur un très grand nombre de paroisses du Poitou, de l’Angoumois et de l’Aunis.
Entre le XIIe et le XVe siècle, place forte et ville frontière, puisque la Charente marquait la limite entre le roi de France et le roi d’Angleterre, la cité fut souvent ballottée entre les deux puissances. Elle fut occupée de 1346 à 1372 par le comte de Derby et ses troupes, que Du Guesclin chassera...
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