29 Janvier 1119 : mort du pape Gélase II

L’exemple de Pascal II avait préparé le chancelier Jean de Gaëte aux persécutions impériales (voy. 18 Janvier 1118) : élu pape, sous le nom de Gélase II, il vit bientôt se renouveler le scandale et les violences qui avaient troublé le règne de son prédécesseur. Au bruit de sa nomination, Cencio de Frangipane, chef de l’orgueilleuse famille de ce nom, et partisan de l’empereur, accourt vers l’église, en brise les portes, saisit le pape à la gorge, l’ensanglante à coups de poing et d’éperons : puis le traînant par les cheveux jusque chez lui, l’enchaîne et l’enferme.

Le peuple réclama le saint pontife les armes à la main ; mais Gélase n’était pas encore au terme de ses épreuves : obligé de s’enfuir le jour même de son sacre, il alla célébrer cette cérémonie à Gaëte. Henri V, furieux d’avoir manqué sa proie, fit nommer un antipape, que reconnut une partie de l’Allemagne et de l’Angleterre.

Revenu à Rome, malgré le conseil de ses amis, Gélase y courut le danger de la vie, et prit le parti de se réfugier en France. L’abbé Suger vint le recevoir et lui offrit des présents de la part de Louis VI. Déjà le jour de son entrevue avec le monarque était fixé ; un concile devait s’assembler dans la ville de Vienne, lorsqu’une mort inattendue enleva Gélase, après un an et quatre jours de pontificat.