Compte tenu de la situation exceptionnelle de la ville et de la beauté du site, on ne pouvait concevoir une oeuvre qui ne fît pas la part belle au savoir et au charme des lieux. Conscient de cette double nécessité, l’auteur, H. Vergnes, nous apprend d’abord que Viviers, résidence des évêques depuis quinze siècles et ancienne capitale du Vivarais, est apparue lors de l’arrivée des Romains en Gaule (au IIe siècle avant notre ère), qu’elle s’appelait Vivarium et qu’après avoir été le castrum du port d’Alba, elle devint une cité épiscopale (au Ve siècle).
Auparavant, les Vivarois avaient subi les invasions et leur cortège d’horreurs, mais ils n’en étaient pas quittes pour autant avec le désordre et les guerres : en effet, une fois que les évêques, devenus comtes et ducs, eurent affirmé leur indépendance, par rapport aux comtes de Toulouse, et qu’une charte municipale eut été accordée aux habitants (en 1321), il fallut affronter la peste noire (en 1348), les ravages des routiers (au début du XIVe siècle), financer la guerre contre les Anglais, et voir les huguenots s’emparer de la cité, en l’absence des évêques qui avaient fui le danger.
Dès lors, on comprend pourquoi le relèvement de Châteauvieux, dévasté par les protestants, fut seulement accompli par les chanoines et les consuls de la ville (1606). On découvrira aussi avec intérêt que le cardinal de Richelieu, en provenance du Midi et remontant le Rhône dans un bateau tapissé de velours cramoisi, passa la nuit à Viviers, le 24 août 1642, que les épidémies furent nombreuses...
Copyright © LA FRANCE PITTORESQUE
Tous droits réservés. Reproduction interdite. N° ISSN 1768-3270.
