De nombreux travaux historiques ont été consacrés à Privas et à sa région, mais l’abbé Chabannes est le premier historien à avoir étudié la vie de la paroisse, au cours d’une période cruciale qui trouvait ses origines dans le choix que la cité avait fait du calvinisme et dans l’impossibilité, de facto, de l’exercice du culte de la religion catholique de 1560 à 1620 (environ), son interdiction (destruction de l’église par les protestants à la fin du XVIe siècle) et son rétablissement (la ville fut rasée par Louis XIII en 1629) ne se réalisant que dans la plus extrême violence.
On ne peut donc s’étonner si cette époque évoquée ici (XVIIe, XVIIIe, XIXe et début du XXe siècle) apparaît comme un combat permanent de la collectivité pour sa survie et pour la pérennité de sa vie spirituelle. C’est seulement en 1681, en effet, après le rapport du vicaire général Simyan devant les États du Vivarais, que les fonds furent réunis pour la reconstruction de l’église démolie un siècle plus tôt, les catholiques privadois ayant dû se contenter auparavant d’un abri provisoire, « sur l’emplacement du théâtre actuel », pour se réunir et prier.
Outre le fracas des armes, c’est donc dans trois églises successives, la première détruite par les protestants, la deuxième qui devint par la suite un théâtre (1885) et la troisième construite en 1884, que la vie de la paroisse put s’organiser. Cette continuité de la vie paroissiale, maintenue dans des circonstances exceptionnelles, nécessitait non seulement une communauté soudée par la foi...
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