Tout commença en 1134, lorsque trois frères du pays laonnois partirent en Terre sainte défendre le tombeau du Christ. Emprisonnés, ils convertirent la fille du Soudan et, par l’intercession de la Vierge, regagnèrent miraculeusement, avec elle, leur pays natal. Ce retour inespéré fut le point de départ de merveilles dont la première fut la construction d’un sanctuaire à l’endroit précis choisi par Marie pour y tenir les assises de sa miséricorde. S’il y eut un feu croisé d’affirmations et de négations, d’attaques et de défenses, de récriminations et de ripostes, tout s’accorde pour établir l’origine miraculeuse du pèlerinage, « la légende et l’histoire, la parole et le livre, la tradition et le fait ».
Barthélemy de Vir, évêque de Laon, bénit l’emplacement du sanctuaire de Liesse et donna aux ouvriers les pierres qui n’avaient pas été utilisées lors de la construction de la cathédrale. C’est lui qui ouvrit « la marche triomphale et désormais ininterrompue des pèlerinages [frayant] le chemin aux saints, aux rois, aux peuples ». La cathédrale de Laon était le merveilleux palais où pouvait séjourner la majesté de Marie ; le sanctuaire de Liesse devenait un château de plaisance abordable aux plus humbles. Le premier miracle, en 1139, sauva un malheureux, nommé Pierre de Fourcy, poussé au vol par la misère et qui fut pendu. Trois jours plus tard, un berger perçut ses gémissements : la Vierge de Liesse avait entendu les prières du pauvre homme...
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