« La nation grecque prend le ciel et la terre à témoin que, malgré le joug affreux des Ottomans qui la menaçait de son dépérissement, elle existe encore. Pressée par les mesures que ces tyrans féroces, après avoir violé leurs capitulations ainsi que tout esprit d’équité, rendaient de plus en plus oppressives, et qui ne tendaient à rien moins qu’à l’anéantissement entier du peuple soumis, elle s’est trouvée dans la nécessité absolue de courir aux armes pour mettre à l’abri sa propre conservation ; après avoir repoussé la violence par le seul courage de ses enfants, elle déclare aujourd’hui devant Dieu et devant les hommes, par l’organe de ses représentants légitimes, réunis dans ce congrès national convoqué par le peuple, son indépendance politique. »
Ainsi commence cet acte mémorable, éloquente et simple manifestation de l’existence d’un peuple, remarquable surtout, comme l’observe un historien, par le soin que le Congrès met à justifier l’insurrection de la Grèce, à distinguer l’oppression barbare qui pesait sur elle, du joug salutaire d’une autorité légitime, et le désir de recouvrer son indépendance, des principes de la rébellion et de la démagogie.
L’acte, revêtu des signatures du président Maurocordato et de soixante-sept membres, se termine par la déclaration que le Congrès, ayant rempli sa tâche, se sépare en recommandant au peuple d’obéir aux lois et de respecter les hommes chargés de leur exécution.
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