Prêteurs usuriers du treizième siècle. Suivant l’opinion la plus probable, ce nom leur venait de ce que des banquiers italiens établirent à Cahors la première banque que l’on eût vue en France ; et dès lors, tous ceux qui, parmi les chrétiens, faisaient le métier de changeurs, de prêteurs et de banquiers, furent nommés cahorsins, coursins, corsins, etc. Mathieu Pâris nous a conservé la formule des billets que leur souscrivaient les malheureux qui étaient forcés d’avoir recours à eux.
« Si l’argent prêté n’est pas payé et rendu au terme et lieu convenus, nous permettons, y disent les débiteurs, et nous sommes tenus de donner et de rendre aux susdits marchands, ou à l’un d’eux, ou à un de leurs délégués, tous les deux mois, un marc par chaque dizaine de marcs prêtés (ce qui faisait 60 pour cent d’intérêt) ; et, pour indemniser lesdits marchands des dommages et des pertes qui pourroient en résulter pour eux,... nous nous engageons à payer jusqu’à l’entière extinction de la dette les dépenses d’un marchand avec un cheval et un serviteur, etc. »
Ces infâmes usuriers soulevaient trop de haines pour qu’on ne prît pas contre eux de violentes mesures répressives. En 1268, saint Louis enjoignit à tous les baillis de son royaume de chasser les cahorsins dans l’espace de trois mois, délai accordé à leurs débiteurs pour leur payer le principal de leur dette sans les intérêts. Cette ordonnance fut renouvelée par Philippe le Hardi.
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