C’est à Monsigny qu’appartient l’honneur d’avoir créé l’opéra comique en France : il précéda Grétry de plusieurs années.
Né à Fauquembergues, dans l’Artois, le 17 octobre 1729, son premier ouvrage, intitulé les Aveux indiscrets, fut représenté en 1759 sur le théâtre de la foire Saint-Laurent. Le Maître en droit, le Cadi dupé se succédèrent à une année d’intervalle. En entendant ce dernier ouvrage, Sédaine s’écria : Voilà mon homme ! et dès le lendemain l’amitié la plus vive unissait le poète et le musicien.
Pierre-Alexandre Monsigny |
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Monsigny composa ses plus beaux ouvrages avec Sédaine, le Roi et le Fermier, Rosé et Colas, le Déserteur, Félix. Cinquante ans ont passé sur la plus jeune de ces partitions, et il n’en est pas une qui n’obtienne encore du succès, tant le naturel et la vérité ont de puissance. « Monsigny, le plus chantant des musiciens, Monsigny, qui chante d’instinct ! » telles sont les paroles employées par Grétry lui-même dans ses Essais, pour caractériser son prédécesseur et son rival.
Une excessive modestie borna la carrière musicale de l’auteur de la Belle Arsène et de Félix ; à quarante-huit ans il déposa la lyre pour ne plus la reprendre. Plus âgé que l’auteur du Tableau parlant, il ne fit pourtant que lui succédera l’Institut, en 1813 ; d’autres récompenses honorables suivirent cette justice tardive, et ne décorèrent que les derniers jours de Monsigny.
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