LA FRANCE PITTORESQUE
Anna de Noailles (1876-1933) : poétesse
ayant fasciné Proust et Rodin
(Source : Radio Classique)
Publié le mardi 29 avril 2025, par Redaction
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Elle aura fasciné les chroniqueurs, les peintres, les écrivains de son temps. « Je n’admire aucun écrivain plus qu’elle », écrira même Marcel Proust. Qui fut, derrière ses masques, la poétesse Anna de Noailles ?
 

Le 5 mai 1933, sur la façade de l’église de la Madeleine à Paris flottent d’épaisses tentures sombres. Des dizaines de bouquets printaniers ornent l’entrée, les marches et les colonnades, et le ciel est clair tandis que des milliers de badauds, vêtus de noir, se massent autour de la place. Sur le parvis, au cœur de la foule se trouve un cercueil sur lequel on distingue la cravate de commandeur de la Légion d’honneur.

C’est celui d’Anna de Noailles, une des plus grandes poétesses de son temps. Sous les voilettes et les hauts-de-forme, on reconnaît les personnalités les plus influentes de la Troisième République, alors à son apogée. Hommes politiques comme artistes sont venus lui rendre hommage, avec en tout pas moins de 10 000 personnes qui suivent le cortège funèbre.

Anna-Élisabeth, comtesse de Noailles. Peinture de Philip de László (1913)
Anna-Élisabeth, comtesse de Noailles. Peinture de Philip de László (1913)

Anna rencontre un grand succès critique
Anna Élisabeth est née le 15 novembre 1876 à Paris dans une famille d’aristocrates exilés. Fille d’un prince roumain et d’une mère grecque, elle dira cependant toute sa vie sa fierté d’être née à Paris et d’y avoir demeuré presque toute sa vie.

Son premier recueil de poèmes, composé d’odes à la nature et à la vie, rencontre un grand succès auprès de la critique comme de la jeunesse de son époque. Elle crée ensuite la surprise en publiant un roman, avant de se déclarer « anarchiste selon l’Évangile » au cours d’une interview dans la presse.

Source de fascination pour de nombreux artistes, elle pose notamment pour Rodin et entretient des liaisons amoureuses avec plusieurs de ses contemporains, dont une longue relation avec l’écrivain Maurice Barrès. Pourtant, le visage d’Anna de Noailles, si célèbre et reconnaissable en son temps, va s’effacer peu à peu de la mémoire collective.

Franck Ferrand
Radio Classique

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