LA FRANCE PITTORESQUE
Excalibur, Durendal, Joyeuse :
la force de l’épée
(par Martin Aurell)
Publié le jeudi 10 juin 2021, par Redaction
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Le halo de mystère qui entoure au Moyen Âge l’épée du chevalier répond à une mythologie ancienne dont se font écho les chansons de geste, les romans arthuriens et les sagas scandinaves, tout comme l’iconographie et l’archéologie
 

L’épée se prête d’autant plus au mythe qu’elle est le premier des outils que les hommes ont exclusivement fabriqué pour s’entretuer. C’est autour de 1700 avant Jésus-Christ que parvient en Occident la métallurgie du bronze. Un millénaire plus tard, l’épée est forgée en fer. Cette « "première" arme de l’histoire » diffère des lances et flèches, qui étaient au départ destinées à la chasse.

L’invention de l’épée est à l’origine d’une profonde mutation sociale. Elle favorise l’émergence d’un groupe de combattants professionnels entretenus par leur communauté. Leur expertise militaire requiert, en effet, des armes coûteuses, mais aussi du temps pour s’entraîner qu’ils ne peuvent plus employer à des tâches nourricières. Leur exercice de la violence leur donne un prestige et une puissance socialement reconnus, qui les mènent trop souvent à gouverner les autres. La domination des porteurs d’épée se transmet au sein d’une parenté, notamment de père à fils aîné. Elle est associée à la qualité nobiliaire, inhérente au sang des seuls familles de combattants.

Excalibur, Durendal, Joyeuse : la force de l'épée, par Martin Aurell. Éditions Presses universitaires de France
Excalibur, Durendal, Joyeuse : la force de l’épée, par Martin Aurell.
Éditions Presses universitaires de France

Les XIIe et XIIIe siècles voient l’apogée de la chevalerie. Les chevaliers donnent un nom à leur épée, lui accordant ainsi une considération, et même une personnalité, comparable à celle de leur monture à laquelle ils sont tout aussi attachés. Si l’épée est un outil fonctionnel, une prouesse technique et un objet d’art, elle est aussi un artefact animé qui, dégageant une force surnaturelle, rend le chevalier invincible. Le combattant, le forgeron et les fées aimantes transmettant leurs épées sont au cœur de ce livre, qui explore les mentalités d’une époque révolue dont les récits continuent d’inspirer de nos jours l’heroic fantasy.

INFORMATIONS PRATIQUES :
Excalibur, Durendal, Joyeuse : la force de l’épée, par Martin Aurell. Éditions Presses universitaires de France
316 pages. Format : 15 x 21,1 cm. 22 euros
ISBN : 978-2-130829553. Paru en mars 2021

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