C’est l’histoire d’une diversification réussie. Celle d’un éleveur céréalier du Jura qui s’est lancé dans la fabrication d’huile artisanale à une époque de vaches maigres. Aujourd’hui, il produit 35000 bouteilles d’huile de colza et de tournesol par an et a entamé sa conversion au bio.
C’est un nouvel or jaune jurassien qui renoue avec une vieille tradition disparue depuis plusieurs décennies : celle des huiles artisanales. Des huiles de tournesol et de colza pressées à froid, qu’Emmanuel Ogier a commencé à fabriquer il y a une dizaine d’années, à une époque à laquelle cet éleveur et céréalier de Germigney était frappé de plein fouet par la crise du prix des céréales.
Cette idée, il l’a eu lors d’une dégustation d’huile dans une autre région : « ça a été une découverte », explique-t-il, « le produit était exactement comme il devait être après un processus simple : une pression, une filtration, une mise en bouteille ». Aujourd’hui, Emmanuel Ogier produit 35000 bouteilles par an, dans une huilerie flambant neuve mise en route en août, qui lui a permis de doubler sa production. Ses clients ? Des commerces régionaux, de proximité et des fruitières. Certains restaurateurs des alentours ont aussi adopté ses huiles pour leurs recettes. Celle de tournesol se cuisine et celle de colza, avec son inimitable petit goût de noisettes, s’utilise à froid.
Sur ses 300 hectares de terres agricoles, notre cultivateur en consacre désormais 50 à la culture de sa matière première. Depuis l’an dernier, il a entamé sa conversion au bio, pour maîtriser sa production d’huile de A à Z. Une démarche qui s’inscrit dans un processus global d’agriculture raisonnée qu’il a commencé à mettre en place au début des années 2000.
À cette époque, Emmanuel Ogier, qui est aussi éleveur de Charolaises, ouvre son atelier de découpe dans la ferme familiale qu’il a reprise au début des années 90. Une fois tous les quinze jours, il organise une vente du producteur au consommateur. La démarche rencontre un succès immédiat qui ne s’est pas démenti depuis.
Lancée en 2006, l’huile de Germigney va connaître le même succès, d’autant qu’elle renoue avec une tradition disparue du Val d’Amour après la seconde guerre mondiale. Aujourd’hui, Emmanuel Ogier veut poursuivre l’expérience de la proximité, en ouvrant son exploitation et son huilerie au tourisme agricole. Il met actuellement la dernière main à sa boutique d’huiles et de produits régionaux. Elle ouvrira ses portes au printemps.
EN SAVOIR PLUS : http://www.huile-germigney.fr
Elisabeth Braconnier
France 3 Bourgogne Franche-Comté
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