C’est dans la maison de cette salonnière célèbre que La Fontaine passa vingt années de sa vie. On a dit qu’elle s’était chargée de son bonheur, et que le poète se chargea de sa gloire : madame de La Sablière la méritait. Il est resté d’elle une foule de mots charmants, qui attestent la bonté de son cœur non moins que la finesse de son esprit.
Sauveur, Roberval et Bernier lui enseignèrent les mathématiques, la physique et l’astronomie. Boileau la désigne dans la satire des femmes sous des traits qui n’étaient pas les siens, ceux d’une pédante.
Marguerite Hessein, dame de La Sablière |
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Boileau avait doublement tort, puisqu’on assure qu’il voulait se venger d’une critique que madame de La Sablière avait faite d’un de ses vers où le mot d’astrolabe était employé mal à propos. La critique avait fait plus de bruit que l’auteur ne l’eût désiré ; mais après tout, comme elle était juste, il ne restait au poète qu’à corriger sa faute : il aima mieux l’aggraver.
Madame de La Sablière mourut deux ans avant le fabuliste. A cette époque, d’Hervart, le rencontrant dans la rue, l’invite à venir loger chez lui. « J’y allais », répond La Fontaine.
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