Dès l’année 1788 le roi George III avait donné des signes d’aliénation mentale : une régence devenait nécessaire, et le prince de (Galles semblait devoir y être appelé. Mais ses principes connus, sa liaison avec Fox et d’autres membres du parti whig, portaient ombrage au ministère : Pitt trouva dans la majorité dévouée de la chambre des communes le moyen d’exclure de la régence l’héritier du trône : le monarque d’ailleurs se rétablit promptement.
En 1810, la maladie du roi reprenant avec plus de force, Pitt ayant cessé d’exister (voy. 23 Janvier 1806), le prince de Galles obtint la régence sans opposition, seulement avec quelques restrictions relatives à l’exercice de l’autorité royale. Le bill du parlement portait qu’il ne pourrait élever aucun individu à la dignité de pair du royaume, excepté pour des services éminents ; qu’il ne pourrait donner aucune place à vie, etc. La régence ne fut d’abord décrétée que pour un an ; il fut stipulé que si la santé du roi ne se rétablissait point avant cette époque, le régent entrerait en plein exercice de l’autorité royale.
Le régent ne se chargea pas d’accomplir les plans conçus naguère par le prince de Galles : les anciens amis du second ne devinrent pas les ministres du premier. La nation avait espère’ un changement dans les doctrines comme dans les personnes : ni l’un ni l’autre ne s’opéra. Le régent accepta le cabinet tel que l’avait formé son père : dans une longue entrevue, lord Liverpool et lord Castlereagh le convertirent à leurs opinions.
Rien ne fut donc changé à cette époque en Angleterre ; il n’y eut qu’un nom de plus dans le gouvernement.
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