Livre histoire MONTMORILLON. Histoire civile par Léopold Liège

La ville de Montmorillon connaît actuellement un véritable renouveau artistique et culturel avec son écomusée, sa Cité de l’écrit et des métiers du livre et la mise en valeur de son superbe patrimoine architectural ; aussi cet ouvrage, consacré par Léopold Liège à son passé, depuis les origines (au paléolithique), jusqu’en 1916, est-il particulièrement bien venu. Ancienne tour d’observation pendant la période gallo-romaine, c’est après les invasions et la domination sarrasine qu’il entra réellement dans l’histoire, au XIe siècle, comme seigneurie, en lieu et place du Mons Maurillio, qui s’y était établi pendant deux siècles. Les péripéties qui accompagnèrent la lente et tumultueuse constitution du royaume de France n’épargnèrent pas Montmorillon, puisque de la guerre de Cent Ans à la Révolution, en passant par les affrontements entre catholiques et protestants et les passages incessants des troupes, au XVIIe siècle, la belle cité fut soumise à nombre de désordres et d’exactions.

Après la prise de la cité par Du Guesclin, en 1372, la paix régna dans les lieux, jusqu’aux incursions des bandes franches qui incitèrent François Ier à autoriser la ville à se fortifier ; pourtant, elle ne résistera pas aux canons des protestants et elle subira cinq sièges, avant la fin du XVIe siècle. La Fronde et les guerres du siècle suivant épuiseront ses finances et lèseront gravement ses habitants. Par contre la Révolution ne se caractérisera pas, à Montmorillon, par les mêmes excès que dans bien d’autres villes de France. L’auteur décrit d’ailleurs longuement cette période, en s’attachant surtout aux incidences sociales, civiles et religieuses de cette rupture politique. Il termine cette partie consacrée aux événements militaires, en évoquant la guerre de 1914-1918 et en notant que « les Montmorillonnais ont largement payé leur tribut à la patrie ».

Mais ce qui se révèle tout aussi intéressant, c’est l’étude qu’il fait ensuite de la justice seigneuriale à Montmorillon, de la sénéchaussée et du corps des sous-préfets, un « rouage nullement nécessaire...