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15 juin 1814 : mort du littérateur Charles Palissot

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15 juin 1814 : mort du littérateur
Charles Palissot
Publié / Mis à jour le vendredi 14 juin 2013, par Redaction
 
 
Temps de lecture estimé : 3 mn
 

Charles Palissot de Montenoy naquit à Nanci le 3 janvier 1730. Son père, avocat estimé, était conseiller du duc de Lorraine. Palissot fit des études brillantes. Ses succès précoces lui obtinrent une mention dans la bibliothèque de Lorraine, où dom Calmet le classe parmi les enfants célèbres. L’éducation qu’il avait reçue le rendait propre à plus d’une profession ; mais son père, qui lui avait fait même étudier la théologie, désirait qu’il embrassât l’état ecclésiastique, ne fût-ce que pour avoir un bénéfice. Par déférence pour lui, Palissot, au sortir de ses études, entra dans l’Oratoire. Mais il n’y resta qu’un moment : un goût dominant l’entraînait à travailler pour le théâtre.

A dix-huit ans, il lut aux comédiens français une tragédie, qu’ils ne reçurent pas, mais qui lui valut ses entrées. Un an après, il leur en présenta une seconde. Celle-là fut jouée trois fois : c’est Ninus. II. Cette pièce, écrite avec pureté, mérite des éloges, mais elle n’annonçait pas un poète tragique. On reconnut dans les Tuteurs, autre pièce qu’il fit représenter en 1754, qu’il avait de l’aptitude pour la comédie. Dès lors il s’y livra tout entier, et s’y fit une assez brillante réputation. Le Cercle, les Philosophes, le Satirique, les Courtisanes, les Nouveaux Ménechmes, le Barbier de Bagdad, joints aux ouvrages que nous avons nommés ci-dessus, voilà son Répertoire.

L’esprit qui domine dans ces diverses compositions n’est pas toutefois celui de la vraie comédie. Plus caustique que plaisant, c’est avec Aristophane surtout que Palissot a de l’analogie. Très différent de Molière, qui saisit le ridicule dans la nature, ce n’est pas par la naïveté de ses peintures, mais par la malignité de ses caricatures, qu’il s’efforce d’amuser ; et, s’il lui ressembla une fois, ce n’est que par la contexture d’une de ses pièces, qu’il a trop évidemment calquée sur un des chefs-d’œuvre de ce grand homme. Aussi, malgré le mérite qu’on ne peut méconnaître en elle, c’est de la comédie des Philosophes qu’il s’agit, le succès de cette pièce s’est-il affaibli à mesure que vieillissaient les circonstances qui l’ont fait naître, et a-t-elle fini par disparaître absolument du théâtre.

Dans cette pièce, Palissot traduisait en ridicule les principaux philosophes de l’époque. La virulence de l’attaque amena des répliques non moins virulentes ; de là des ressentiments qui se prolongèrent au-delà même de la vie de cet auteur, et lui attirèrent plus d’un chagrin dans ses vieux jours. Que de fois n’a-t-il pas eu à lutter contre les obstacles que les ennemis qu’il s’était faits lui suscitèrent au théâtre ! Que de fois s’est-il vu repousser par eux de l’institut, où l’appelaient en vain des hommes impartiaux ! Que de fois, enfin, n’a-t-il pas été obligé de désavouer les sarcasmes qu’il avait lancés contre J.-J. Rousseau, dont les partisans furent moins indulgents que ne l’avait été leur maître !

Loin de chercher à diminuer le nombre de ses ennemis, Palissot faisait tout pour l’augmenter. Après avoir attaqué les philosophes, il attaqua les poètes, non pas dans une satire en cinq actes, mais dans une satire en dix chants. Sa Dunciade souleva contre lui presque toute la littérature. Ne cessant pas néanmoins de travailler pour le théâtre, il avait fait le Satirique. Comme cette comédie, composée en secret, n’avait pas été présentée aux comédiens sous le nom de Palissot, on la crut dirigée contre lui. Cette erreur donna lieu à un fait assez piquant.

Pour accréditer ce bruit, qui assurait à sa pièce l’appui de ses plus violents ennemis, Palissot imagina de s’opposer à sa représentation, et adressa au lieutenant de police une requête, à laquelle il espérait que ce magistrat n’aurait pas d’égard. Il en arriva tout autrement ; Palissot eut plus de crédit qu’il ne le voulait : M. de Sartine défendit la pièce, qui ne fut jouée que longtemps après. La représentation de ses Courtisanes éprouva aussi de grandes difficultés ; mais celles-là vinrent des comédiens même, qui crurent devoir se scandaliser de l’inconvenance du sujet.

Palissot a publié plusieurs ouvrages en prose, tels que l’Histoire des premiers siècles de Rome ; les Petites lettres sur de grands philosophes, et les Mémoires sur la littérature. Ce dernier ouvrage est une série de notices sur nos écrivains les plus remarquables : recommandable par les principes que l’auteur y professe, il serait sans reproche, si Palissot avait pu être impartial et peser au même poids ses amis et ses ennemis.

Cet homme si hargneux dans ses relations littéraires, était, au reste, du commerce le plus facile dans ses relations familières. Il fut ami chaud et constant. Indulgent envers la jeunesse, il ne lui épargnait ni les conseils ni les encouragements. Chénier, qu’il connut dès son enfance, n’eut pas de plus zélé partisan.

Palissot poussa jusqu’en 1814 sa longue carrière, qu’il finit, comme Voltaire, à l’âge de quatre-vingt-quatre ans. Ce dernier est le seul philosophe envers lequel il ait usé de ménagements, comme il est lui-même le seul ennemi des philosophes que Voltaire ait un peu ménagé. Ils se craignaient l’un l’autre. Palissot a publié une édition des œuvres du patriarche de Ferney, édition tronquée qui a eu peu de succès ; il en a extrait les notes et les commentaires, dont il les avait enrichies, et les a insérées dans ses propres œuvres, sous le titre du Génie de Voltaire.

La critique s’y mêle souvent aux éloges qu’il donne au poète philosophe, pour qui il affecte une grande admiration ; mais cette critique n’est pas toujours assez juste, pour qu’on en induise qu’il ne conservait pas quelque rancune des reproches, que Voltaire ne lui avait pas épargnés, au sujet de la comédie des Philosophes.

 
 
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