Histoire de France, Patrimoine, Tourisme, Gastronomie, Librairie
LE 29 mars DANS L'HISTOIRE [VOIR]  /  NOTRE LIBRAIRIE [VOIR]  /  NOUS SOUTENIR [VOIR]
 
« Hâtons-nous de raconter les délicieuses histoires du
peuple avant qu'il ne les ait oubliées » (C. Nodier, 1840)
 

 
NOUS REJOINDRE SUR...
Nous rejoindre sur FacebookNous rejoindre sur XNous rejoindre sur LinkedInNous rejoindre sur VKNous rejoindre sur InstragramNous rejoindre sur YouTubeNous rejoindre sur Second Life

3 juin 1822 : mort de l'abbé Haüy, minéralogiste

Vous êtes ici : Accueil > Éphéméride, événements > Juin > 3 juin > 3 juin 1822 : mort de l'abbé Haüy, (...)
Éphéméride, événements
Les événements du 3 juin. Pour un jour donné, découvrez un événement ayant marqué notre Histoire. Calendrier historique
3 juin 1822 : mort de
l’abbé Haüy, minéralogiste
Publié / Mis à jour le samedi 1er juin 2013, par Redaction
 
 
Temps de lecture estimé : 3 mn
 

Cet homme rare fut un de ceux qui apparaissent à de longs intervalles, pour donner un essor extraordinaire à la science, sur laquelle ils concentrent leurs talents. C’est au hasard qu’il dut sa plus belle découverte et la vocation même qui devint le but unique de sa vie.

Réné-Just Haüy naquit à Saint-Just, dans le département de l’Oise, le 28 février 1745. Fils d’un pauvre fabricant de toile, il eût probablement exercé la profession de son père, sans la protection que lui accorda le prieur d’une abbaye située dans son village : la piété de cet enfant attira l’attention des moines, qui lui donnèrent quelques leçons. Les bons pères, étonnés des progrès de leur élève, décidèrent sa mère à le conduire à Paris pour lui faire continuer ses études.

Pendant longtemps il fut obligé d’occuper une place d’enfant de chœur pour soutenir son existence ; mais le crédit de ses protecteurs de Saint-Just lui procura enfin une bourse au collège de Navarre, et il y devint professeur de quatrième : quelques années après il passa au collège du cardinal Lemoine, comme régent de seconde.

Ce fut par amitié pour Lhomond qu’il apprit les premiers éléments de la botanique : une circonstance l’engagea à suivre un cours de physique, et il fallut aussi qu’une circonstance déterminât son goût pour la science qui devait l’immortaliser. Un jour étant chez un de ses amis, M. de France, propriétaire d’une collection minéralogique, il examinait un beau groupe de spath calcaire cristallisé en prismes ; la pièce lui échappe des mains, tombe et se brise. Sa cassure laisse voir des faces non moins lisses que celles du dehors, et qui présentaient l’apparence d’un cristal nouveau tout différent du prisme pour la forme ; Haüy ramasse ce fragment ; il en examine les faces, leurs inclinaisons, leurs angles, et, à sa grande surprise, il découvre qu’ils sont les mêmes que dans le spath en cristaux rhomboïdes et que dans le spath d’Islande.

Cette découverte ouvre à ses yeux un monde nouveau. Désormais toutes ses recherches, toutes ses études se portent sur la minéralogie. Pour parvenir à des résultats plus certains, il apprend la géométrie. Enfin chaque jour quelque nouvelle découverte récompensant ses nobles efforts, il se hasarde à communiquer ses recherches à de Laplace et à Daubenton, qui le présentent à l’Académie, où il fut reçu par acclamation. Pour mettre le comble à sa gloire, Lagrange, Lavoisier, De Laplace, Fourcroy, de Morveau et Berthollet voulurent devenir ses disciples.

Il avait inventé jusqu’aux méthodes de calcul qui lui étaient nécessaires, et avait représenté d’avance, par des formules qui lui étaient propres, toutes les combinaisons possibles de la cristallographie. A l’historique de ces précieuses découvertes, Cuvier ajoute : « Dès ce moment, M. Haüy ne fut plus un simple physicien : il se prépara à devenir le législateur de la minéralogie, et en effet l’on peut dire que c’est de ses recherches sur les schorls que date la nouvelle ère de cette science, et que chaque année, depuis cette époque, l’étude de la structure cristalline des minéraux a enfanté quelque découverte inattendue. »

L’homme qui causait une si grande révolution dans la science était étranger à celle qui se faisait autour de lui ; la proscription vint l’atteindre et lui apprendre les malheurs de sa patrie. Au mois d’août 1792, il fut poursuivi et arrêté comme prêtre non assermenté. Lors de son arrestation, on lui demande s’il n’a point d’armes à feu. « Je n’en ai d’autre que celle-ci », dit-il en tirant une étincelle de sa machine électrique. Conduit au séminaire Saint-Firmin, alors transformé en prison, il fut sauvé par Geoffroy de Saint-Hilaire, son élève et depuis son collègue à l’Académie.

Dans la suite, il ne fut plus inquiété, et occupa successivement plusieurs places ou professorats. Devenu le protégé de ceux qui avaient été ses persécuteurs, il employa son crédit à secourir ou sauver plusieurs savants. Lors du dernier changement de gouvernement, l’abbé Haüy perdit plusieurs de ses places ou pensions : après de nombreuses et vives sollicitations, ses amis reçurent pour toute réponse : « Qu’il n’y a point de rapport entre les contributions et la cristallographie. » Pour être juste, cette réponse n’en était pas moins barbare.

L’abbé Haüy possédait des connaissances très distinguées en géométrie, en mathématiques, en botanique, en chimie et en physique ; il composa un traité sur cette dernière science, pour les collèges et par ordre du gouvernement. Après tant de travaux et d’aussi nombreux services rendus aux sciences, il ne laissa pour héritage à sa famille que sa croix de la Légion d’honneur, une collection magnifique, dont il avait refusé six cent mille francs, et un nom européen.

En le privant de ses pensions et du titre d’officier de la Légion d’honneur, on ne pouvait le dépouiller de sa gloire. Il mourut à l’âge de soixante-dix-neuf ans. Nous ne parlerons pas ici de son beau caractère. Un seul trait couronnera son éloge comme savant : il eut pour successeur, au Muséum d’histoire naturelle, Brongniart ; à la Faculté des sciences, Beudant ; et à l’Académie des sciences, Cordier ; tous trois ses élèves.

 
 
Même section >

Suggérer la lecture de cette page
Abonnement à la lettre d'information La France pittoresque

Saisissez votre mail, et appuyez sur OK
pour vous abonner gratuitement
Éphéméride : l'Histoire au jour le jour. Insertion des événements historiques sur votre site

Vos réactions

Prolongez votre voyage dans le temps avec notre
encyclopédie consacrée à l'Histoire de France
 
Choisissez un numéro et découvrez les extraits en ligne !