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Nourriture des cultivateurs au XIXe siècle. Anecdotes historiques

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Anecdotes insolites
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Nourriture des cultivateurs au XIXe siècle
(D’après un article paru en 1844)
Publié / Mis à jour le mardi 12 janvier 2010, par LA RÉDACTION
 
 
Temps de lecture estimé : 2 mn
 

Depuis une vingtaine d’années les municipalités des villes de France semblent vouloir se mettre en harmonie avec l’état de paix dont l’Europe occidentale peut espérer de jouir longtemps encore. Elles se livrent de toutes parts aux travaux d’embellissement et d’assainissement. Elles sont entrées dans la voie du confortable, et s’occupent non seulement de percer des rues, de planter des promenades, d’ériger des édifices publics, mais encore d’introduire dans le sein des cités les ressources des manufactures et du commerce, d’y appeler par utiles encouragements l’abondance des objets de consommation et de nourriture habituelle ; dans leurs statistiques on suppute surtout avec attention le nombre des bœufs, veaux, moutons et porcs qui s’y débitent, et on se félicite lorsqu’on peut démontrer un accroissement dans la consommation de la viande sur la table des administrés.

Tous ces excellents résultats réjouissent avec raison le cœur des citoyens honnêtes : aussi éprouve-t-on un serrement de cœur bien douloureux lorsqu’en parcourant les campagnes on voit à quel degré de pénurie, de pauvreté, se trouvent réduits les agriculteurs dans la presque totalité de la France.

Voici quelques lignes extraites d’un ouvrage tout récent, dont nous avons lu avec plaisir plusieurs paragraphes empreints des plus honorables sentiments : il a été publié par M. Leclerc Thouïn à la suite d’une mission dans l’Anjou donnée par le gouvernement à cet agronome distingué.

« Il est telle ferme de 50 hectares, dit M. Leclerc Thouïn, où la nourriture des maîtres comme celle des serviteurs, se compose à peu près exclusivement de pain fait par tiers avec de la farine de froment, de seigle et d’orge ; d’abondantes soupes aux choux, aux pommes de terre et aux oignons, avec du sel en quantité notable, et de beurre très peu ; de légumes maigrement assaisonnés, ou d’un oeuf dur par chaque personne pour le dîner ; aux autres repas, d’un petit morceau de fromage médiocre, de quelques oignons verts et crus au printemps, d’une ou deux pommes de terre en automne, de deux ou trois noix sèches en hiver. Quand, le dimanche, on sert un peu de lard salé, chacun en prend à peine de quoi changer la saveur du pain. Hors les cas de convalescence, il est pour ainsi dire sans exemple de voir les ménagères de la campagne venir à la boucherie. Généralement, on ne boit que de l’eau, ou bien on fait des boissons avec des cormes crues ou cuites, des prunes, des pommes ou des poires écrasées. »

Or, il faut remarquer qu’il s’agit ici de la famille et des serviteurs d’un fermier de 50 hectares dans le département de Maine-et-loire, l’un des beaux et des riches département de la France traversé dans toute sa longueur par la Loire, situé entre Tours et Nantes, et renfermant en outre plusieurs villes importantes, telles que Angers, Saumur, La Flèche !

Il faut remarquer que ce département produit les cultures industrielles lucratives du lin, du chanvre ; qu’il exporte 400 000 hectolitres de grain ; qu’il envoie parfois à Paris 40 000 barriques de vin ; qu’enfin c’est un de ceux d’où Paris tire la plus grande partie des gros bestiaux qui approvisionnent ses boucheries. Chose étonnante ! Ce département a dirigé, en 1838 par exemple, sur les marchés de Poissy et de Sceaux, 33 000 bœufs gras, et 17 000 autres sur les marchés voisins ; et c’est là que, dans des fermes de 50 hectares, on ne mange jamais de viande de boucherie !

Lors donc que l’on voit dans un pareil département le cultivateur obligé de se nourrir si parcimonieusement, il est facile de juger ce qu’il doit en être dans les autres contrées pauvres, éloignées des voies de communication, dans le centre de la France ou aux extrêmes frontières ! On ne s’y nourrit que de châtaignes, de bouillies, de pain noir, d’oignons crus et de fruits verts.

 
 
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