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Étrange livret du XIXe siècle de remèdes pour bestiaux

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Légendes, Superstitions
Légendes, superstitions, croyances populaires, rites singuliers, faits insolites et mystérieux, récits légendaires émaillant l’Histoire de France
Étrange livret du XIXe siècle
de remèdes pour bestiaux
(Extrait de « Revue de folklore français », paru 1939 )
Publié / Mis à jour le jeudi 11 juin 2020, par Redaction
 
 
Temps de lecture estimé : 4 mn
 
 
 
Un livret de « remèdes » daté du 8 avril 1821 et rédigé par Jean-Georges Perret fils, habitant d’Etobon, village du Pays de Montbéliard, porte « quelques remèdes pour toutes sortes de bestiaux », et nous donne à entrevoir certains ingrédients et recettes des plus curieux, pourtant encore en usage au début du XIXe siècle...

Article premier. — Pour uriner promptement, prenez la moitié de la cervelle d’une pie, la moitié de la tête que vous mettrez ensemble et vous donnerez un mélange à boire au malade, et vous en verrez bientôt l’effet.

Art. 2. — Remède contre la gravelle et défaut d’urine.
Prenez de la pariétaire qui croît aux murailles, pilez-la dans un mortier et puis la faire frire dans un petit pot avec assez de beurre et mettez dessus le nombril autant chaud que vous pourrez le souffrir et quand elle sera refroidie, mettez-y de l’eau et vous continuerez pendant deux heures.

Art. 3. — Pour les dartres.
Il faut dire : « Dartre, puisses-tu sécher comme la rosée devant le soleil ». Réitérez trois fois ces paroles avec trois signes de croix et faire trois tours à la gauche et dire cinq pater et cinq ave...

Art. 4. — Pour empêcher de prendre le lait aux vaches.
Prenez un levain. Partagez-le en quatre parts et vous en donnerez trois matins à jeun, c’est-à-dire chaque matin un quart avant le soleil levant et les trois matins de suite en disant ces paroles : « Dieu veuille rompre et ôter entièrement la force et la malice des méchants et de tous nos ennemis visibles et invisibles, connus et inconnus, à la rencontre de tout ce que nous possédons par son Saint-Esprit. Au nom de Dieu le Père et le Fils et du Saint-Esprit. Amen ».

De l’autre part, de ce levain, vous le mettrez dans votre pain la première fois que vous ferez au four...

Art. 5. — Pour le cours de ventre des bêtes.
Il faut prendre une chopine de lait de terre de « cendre » d’un four de la grosseur chacune d’un œuf avec trois poignées de farine de sarrasin et pilez les boules de terre bien fines. Mettre tout cela ensemble dans la chopine de lait. Le bien battre ensemble. Lui donner le matin à jeun et la laisser jeûner une heure après.

Art. 6. — Pour les dartres charogneuses.
Prenez environ 12 sous de précipité rouge avec du dépuratif pour 10 sols ou bien du saindoux. Vous partagerez ce précipité en trois ou quatre parties, chaque fois vous mettrez une couple de gouttes de supuratif que vous mettrez bien ensemble dessus votre main. Ensuite vous le mettrez sur le mal sans lier.

Art. 7. — Pour le feu.
Il faut dire : « Feu, change de couleur, comme les Juifs ont changé de couleur quand ils firent mourir Notre-Seigneur Jésus-Christ ». Sur l’arbre, vous direz trois fois ces paroles, vous ferez le signe de la croix.

Art. 8. — Vous direz : « Sabré, baré, au nom de Dieu le bienheureux Saint-Esprit le guérisse. Gloire soit au Père, au Fils, au Saint-Esprit ». Il faut dire trois fois la prière en nommant la bête par son nom. A la fin de la prière faite à chaque fois traîner la main depuis la tête à la queue, chaque fois dire trois prières avec autant de signes de croix en l’honneur de Dieu.

Art. 9. — Gros maux, pauvres maux, — mauvais vent. Détache- toi de dessus la tête, là où tu es attaché et t’en vas en la terre d’Arabie là où il n’y a ni pain ni vin. Vous direz trois fois ces paroles. Chaque fois vous ferez le tour avec un cierge béni en frappant le signe de la croix. Achevé, vous le recommencerez.

Art. 10. — Pour le feu de sang.
Prenez une ou deux onces d’huile d’olive, ou d’amende et les boire à jeun.

Art. 11. — Secret pour empêcher les voleurs de voler et les faire demeurer sur la place.
Quand la Vierge a été en couches, depuis-là, elle s’en est allée aujourd’hui. Quatre anges l’attendirent : Saint Michel, Saint Gabriel, Saint Raphaël et, le quatrième, Saint Pierre ; la Vierge dit : « voilà trois faux juifs qui veulent prendre mon enfant. » Saint Pierre barre, Saint Pierre dit : « Je les ai déjà barrés avec des barres de fer, la main de Dieu et la force de Dieu soit. Voleur ou voleuse y restera jusqu’au matin quand je reviendrai que je les mette entre les mains de Saint Arbre Quacheté qui est le maître de tous les voleurs. Vous resterez là comme un tronc, vous regarderez comme un loup, vous compterez toutes les gouttes de pluie, toutes les « pettes » de neige [les flocons de neige, ici, sont assimilées à des chiffons ; pettes est le terme qui désigne de vieux chiffons, des langes], qui tomberont dans un an et vous compterez toutes les étoiles qui sont dans le ciel. Si vous pouvez les compter vous vous en irez. Si vous ne pouvez les compter vous resterez jusqu’au matin que je reviendrai. Je vous regarderai avec mes yeux. Pécheurs que je vous dis avec ma langue : d’où venez-vous voleurs, voleuses. Décharge-toi, puis t’en vas ».

(Il ne faut pas dire ces paroles que l’on ne soit auprès du voleur pour le faire en aller. Ne les pas dire en faisant le secret à l’entour de ce que voudrez garder des voleurs et ensuite y faire une croix mais il la faut bien cacher que le voleur ne la voie pas.)

Art. 12. — Pour la mépassure (douleurs rhumatismales).
O maux larmaux que si Dieu, ce grand Dieu maître des maréchaux guérisse maux.

Art. 13.— Pour la mépassure mépoture (douleurs causées dans les jambes par un accident quelconque).
Il faut dire : « mépassure mépoture, va-t-en aussi vite que tu es venue ». Vous direz trois fois ces paroles avec trois signes de croix sur le mal et vous direz deux prières.

Art. 14. — Pour la gonflure des bêtes.
Vous lui donnerez trois petites boules de poix blanche dans un verre d’huile de navette ou d’olive.

Art. 15. — Pour le flux de sang ou gazeux de ventre.
Il faut prendre trois prisets de vin. En prendre pesant chacune trente grains que vous prendrez pendant trois matins de suite dans du vinaigre ou du bouillon. Deux heures après vous prendrez une chopine de lait avec trois jaunes d’œufs que vous battrez dedans. Un quart d’heure après vous prendrez un verre de vin rouge et ne mangerez que le peu que vous pourrez pendant trois jours que vous prendrez remède.

Art. 16. — Remède pour « la pomme » (boule de poils que l’animal — vache ou bœuf — s’est introduit dans l’arrière-gorge en se léchant, ce qui l’empêche de respirer).
Il faut prendre pour deux sols d’eau-de-vie, une demi-once de tabac en poudre que vous mettrez tremper 24 heures dans l’eau-de-vie. Ensuite, vous donnerez par les narines en deux ou trois fois. Ensuite, pour deux sols de poivre que vous mettrez dans une, pinte d’urine ensemble et lui donnerez par la bouche en deux ou trois fois à jeun.

Art. 17. — Pour fortifier les nerfs, diriger les humeurs froides et ramollir la dureté des jointures.
Il faut prendre quatre, ou cinq poignées de sauge, les bien piler et les mettre dans un pot long avec une livre de beurre frais, les faire bouillir ensemble durant un quart d’heure et passer le tout dans un gros linge pour en exprimer ce qu’on pourra donner. On joindra la partie malade.

Art. 18. — Remède pour les nerfs raccourcis ou durs pour les ramollir.
Prenez deux pieds de. boeuf, deux poignées de sauge. Faites bouillir cela ensemble jusqu’à ce que la chair se sépare d’avec les os. Coulez-les avec une demi-livre de beurre frais. Conservez cette graisse clans un pot de terre. Frottez en chaudement les jointures des parties raccourcies et vous verrez bientôt la guérison.

Art 19. — Pour faire sécher un arbre.
Il faut lui donner la couronne le 20 septembre, jour de la lune.

Art. 20. — Secret pour arrêter le sang.
Vous direz cinq pater et ave maria avec cinq croix que vous ferez contre un arbre ou contre une pierre avec un tailloir et il faut savoir le nom de la bête et sa couleur.

Art. 21. — Pour les blessures et coupures.
Vous prendrez du muguet sauvage, prendre les fénéty (?) et les mettre dessus la plaie malade. En prendre des mêmes et les broyer. Les mettre dessus les fénéty qui seront dessus le mal et le lier avec un linge blanc et continuer.

 
 
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