28 décembre 1825 : mort du géographe et cartographe Jean-Denis Barbié du Bocage

Jean-Denis Barbié du Bocage, l’un des plus illustres géographes modernes, naquit à Paris le 28 avril 1760. Après avoir suivi les cours du collège Mazarin, il reçut des leçons de d’Anvolle ; il ne pouvait guère puiser la science à une source plus féconde et plus pure : aussi à peine atteignait-il sa vingtième année, qu’il fut attaché au ministère des affaires étrangères, en qualité de géographe.

Jean-Denis Barbié du Bocage

Cinq ans après, il obtint un emploi à la Bibliothèque royale et y noua d’intimes relations avec l’abbé Barthélemy, qui l’associa à sa célébrité en lui confiant la rédaction de l’atlas du Voyage du jeune Anacharsis. « La réputation que valut à M. Barbié du Bocage, dit Letrone, l’atlas du Voyage du jeune Anacharsis décida en quelque sorte de sa carrière scientifique, et quoique d’excellents travaux aient attesté ses profondes connaissances dans les diverses branches de la géographie, on peut dire que la géographie de la Grèce était devenue son étude principale et favorite.

« Dans plusieurs savants écrits, il déposa des notions précieuses qu’il avait recueillies sur la Grèce ; ses conseils firent entreprendre plus d’un voyage intéressants, et contribuèrent à plus d’une découverte utile dans cette terre classique ; son cabinet était devenu comme une espèce de centre auquel venaient aboutir tous les renseignements nouveaux sur cette contrée célèbre. »

La biographie ne trouve rien à noter dans sa vie laborieuse et douce, qui s’écoula sans événements et sans orages. Incarcéré au mois de septembre 1793, ainsi que plusieurs de ses confrères de la Bibliothèque royale, devenue Bibliothèque nationale, Barbié du Bocage, heureux de ne perdre que son emploi, lorsque tant d’autres perdaient la tête, reprit tranquillement le cours de ses travaux, dès que la liberté lui eut été rendue.

Nommé en 1797, par le Directoire, géographe du ministère de l’intérieur, il ne reçut plus des divers gouvernements, qui se succédèrent en France, que des encouragements et des récompenses. Attaché en 1803 au ministère des affaires étrangères, appelé à l’Institut en 1808, à la place d’Anquetil, nommé professeur de la faculté des lettres à l’Académie de Paris en 1809, décoré du ruban de la Légion d’honneur en 1814, élu doyen de la faculté des lettres en 1815, et reçu membre de l’Académie royale des inscriptions et belles-lettres en 1816, Barbié du Bocage avait ainsi recueilli tous les honneurs scientifiques et littéraires, lorsqu’une attaque d’apoplexie l’emporta. Il laissa un fils qui continua ses travaux.

Ses ouvrages sont nombreux et estimés, et conserveront longtemps sa belle réputation. Parmi les plus remarquables on peut placer l’atlas du Voyage du jeune Anacharsis, les cartes du Voyage pittoresque de Choiseul-Gouffier en Grèce, du Voyage de Télémaque, de la Retraite des dix-mille, du Voyage en Grèce de M. Pouqueville, du Voyage de Labillardière à la recherche de Lapeyrouse, enfin une carte de l’Europe en une seule feuille, composée pat ordre du ministre de l’intérieur eu 1804.