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26 décembre 1771 : mort du poète et philosophe Claude-Adrien Helvétius

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26 décembre 1771 : mort du poète et philosophe Claude-Adrien Helvétius
Publié / Mis à jour le mardi 25 décembre 2012, par Redaction
 
 
Temps de lecture estimé : 2 mn
 

Helvétius était fils d’un médecin célèbre ; il naquit à Paris le 26 janvier 1715, et étudia au collège de Louis-le-Grand, chez les jésuites. Dans son enfance, suivant Grimm et Chastellux, de fréquents rhumes de cerveau lui donnèrent l’apparence de la stupidité : peu à peu son intelligence et son esprit d’observation se développèrent. Destiné à la finance par sa famille, dès l’âge de vingt-trois ans il dut à la protection de Marie Leczinska, dont son père était premier médecin, une place de fermier-général, rapportant cent mille écus de rente.

Claude-Adrien Helvétius

Claude-Adrien Helvétius

Helvétius fit de son opulence l’usage le plus honorable : cherchant partout le mérite malheureux, il compta parmi ses pensionnaires Saurin, Marivaux, Sabatier de Castres. Comme le plus jeune des fermiers-généraux, il parcourait les provinces, afin d’y surveiller l’administration : au lieu d’aggraver le régime fiscal, il en tempérait partout la rigueur. Dans ses tournées départementales, toujours accompagné de gens de lettres, il allait visiter Voltaire à Cirey, Buffon à Montbard, Montesquieu dans sa terre de Brède : sa belle figure et son or multipliaient pour lui ces aventures, ces rencontres passagères qu’on est convenu d’appeler des bonnes fortunes.

Avide de succès en tout genre, il le cherchait par tous les moyens ; il excellait dans l’escrime, dans la danse, et une fois il parut au théâtre de l’Opéra, sous le nom et le masque du danseur Javillier. Il essaya des mathématiques, à l’exemple de Maupertuis, de la poésie, par émulation de Voltaire : enfin le succès de l’Esprit des lois lui inspira la pensée d’élever un monument rival. Il se défit de sa charge, qu’il avait exercée depuis treize ans ; il épousa Mlle<.sup> de Ligniville, et partit (1751) pour sa terre de Voré, dans le Perche, où désormais il passa régulièrement huit mois de l’année. C’est là qu’Helvétius continua de mener une de ces nobles existences, dont le cours n’est semé que de bienfaits publics et de services particuliers.

Dans sa retraite, il préparait le livre de l’Esprit, qui vit le jour en 1758, et qui, par le scandale de ses théories, attira un orage sur la tête de son auteur. Ce livre est l’apologie complète du matérialisme, bien que le mot n’y soit pas prononcé : Hobbes, Spinosa, Collins, Mandeville, Lamettrie en avaient fourni les éléments et les doctrines. Réduisant toutes nos facultés à la sensibilité physique, Helvétius s’efforçait d’établir que l’homme ne diffère des animaux que par une certaine organisation extérieure ; que notre intérêt, fondé sur l’amour du plaisir et sur la crainte de la douleur, est notre unique mobile : poussant ce principe jusqu’à ses dernières conséquences, il ramenait à l’intérêt personnel le dévouement de Régulus.

Certes le paradoxe ne saurait aller plus loin. Heureusement la vie d’Helvétius était là pour démentir ses principes : presque toutes les vertus qu’il attaquait et immolait dans son livre, on les retrouvait dans son cœur, dans ses actions : jamais philosophe ne se mit plus glorieusement en opposition avec lui-même. Les opinions contemporaines furent partagées : si la froide Mme du Deffand disait qu’Helvétius s’était attiré des ennemis pour avoir révélé le secret de tout le monde, Buffon disait au contraire : « Il aurait dû faire un livre de moins et un bail de plus dans les fermes du roi. » Jean-Jacques commença une réfutation du livre, et l’interrompit dès qu’il sut qu’on poursuivait l’auteur. Helvétius se vit forcé à une rétractation, qui l’humilia : le censeur, qui avait approuvé le livre, s’excusa sur son inadvertance, et en définitive le livre fut brûlé.

Helvétius n’en fut pas moins bien accueilli en Angleterre, en Allemagne : le roi de Prusse, Frédéric, le logea dans son palais, l’admit à sa table ; il aimait sa personne, estimait son admirable caractère : mais son ouvrage ne le persuadait pas, écrivait-il à d’Alembert. Doué dune constitution vigoureuse, Helvétius semblait devoir compter sur une longue carrière : une goutte remontée l’enleva à l’âge de cinquante-six ans. Quelques mois avant sa mort, il avait retouché le poème du Bonheur, œuvre de sa jeunesse, totalement dépourvue d’invention, de coloris, de poésie ; l’année d’après, parut le livre de l’Homme, commentaire indigeste du livre de l’Esprit.

 
 
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