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22 décembre 1522 : les Turcs enlèvent l'île de Rhodes aux chevaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem, plus tard appelés les chevaliers de Malte

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22 décembre 1522 : les Turcs enlèvent l’île de Rhodes aux chevaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem, plus tard appelés les chevaliers de Malte
Publié / Mis à jour le vendredi 21 décembre 2012, par Redaction
 
 
Temps de lecture estimé : 3 mn
 

Les chevaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem, appelés depuis les chevaliers de Rhodes, puis les chevaliers de Malte, étaient, dans l’origine, des frères de l’ordre de Saint-Benoît, employés au service des pauvres pèlerins et des malades, dans l’hôpital des chrétiens à Jérusalem. Bientôt leur abbé se vit obligé de les armer pour la défense des pèlerins, que les voleurs arabes attaquaient sur les chemins. Devenus militaires, ils eurent un capitaine choisi parmi eux pour les commander en campagne. Insensiblement, à mesure que l’hôpital s’enrichissait, ils ne voulurent plus reconnaître d’autre chef au dehors ni au dedans, et à la fin ils secouèrent entièrement l’autorité des moines. Alors ils commencèrent à faire un corps à part, et quittèrent la règle de Saint Benoît, pour suivre celle de Saint Augustin.

Un mélange d’amour pour la religion et de goût pour les armes, donna à cette congrégation religieuse et guerrière de nombreux prosélytes. Après la prise de Jérusalem sur les croisés, en 1187, ils se retirèrent à Acre, d’où ils furent encore chassés par les Musulmans après une vigoureuse défense, l’an 1250. Ils suivirent Jean de Lusignan, qui leur donna une retraite dans son royaume de Chypre, jusqu’en 1310, que le grand-maître Foulques de Villaret, à l’aide d’une croisade qu’il obtint du pape Clément V, s’empara de l’île de Rhodes. La capitale de cette île devint alors le chef-lieu de l’ordre, et lui donna son nom.

Cette île était parfaitement bien située pour faire de grandes prises sur la Turquie et la Syrie, et son port bien commode pour tous les marchands chrétiens qui trafiquaient au Levant. Mahomet II assiégea Rhodes en 1480 ; mais la vigoureuse défense des assiégés, sous la conduite du grand-maître d’Aubusson, obligea les Turcs de lever le siège, après une perte considérable. Cette conquête était réservée à Soliman II, le plus grand empereur qu’aient eu les Ottomans. Il envoya d’abord le grand vizir à la tête de cent cinquante mille hommes, mettre le siège devant la capitale ; mais, voyant que le siège traînait en longueur, il vint lui-même devant la place, résolu de ne pas la quitter qu’il ne l’eût réduite.

Le grand-maître, Villiers de l’Isle-Adam, fit tout ce qu’on pouvait attendre d’un héros chrétien. Son courage, sa prudence, son zèle, son activité, sa piété forment le tableau le plus sublime. Toujours sur les remparts ou au pied des autels, soldat, général et religieux, il bravait tous les dangers, il essuyait toutes les fatigues, il repoussait tous les assauts ; il animait ses frères par ses exhortations, par ses exemples ; ses prières appelaient le secours de Dieu, ses négociations le secours des hommes ; mais Dieu voulait l’éprouver : les hommes l’abandonnèrent. Il ne s’abandonna pas lui-même, un désespoir héroïque ranima ses efforts. On le vit, oubliant son âge et sa dignité, passer trente-quatre jours et trente-quatre nuits dans les retranchements, se permettant à peine quelques instants de sommeil sur un matelas qu’on lui jetait au pied des retranchements.

Il aurait rebuté toutes les forces de l’empire ottoman rassemblées devant Rhodes, si elles n’eussent pas eu Soliman II à leur tête : il succomba enfin ; il rendit la place au bout de cinq mois, mais dans quelles circonstances ? De cent cinquante mille combattants qui formaient originairement l’armée des Turcs, plus de quarante mille avaient été tués dans les sorties et dans les différentes attaques. La place avait été battue de plus de cent vingt mille coups de canon ; elle n’était plus qu’un monceau de cendres ou qu’un amas de ruines ; tout ce qui avait résisté au canon, avait été renversé par le jeu terrible des mines. Les assiégés n’avaient plus ni poudre, ni vivres, ni pionniers, ni défenseurs ; presque tous les chevaliers étaient morts, ou mourants, ou mis hors de combat.

Le vainqueur, plein d’estime pour le vaincu, alla rendre une visite au grand-maître, dans son palais ; il le traita de la manière la plus honorable, jusqu’à l’appeler son père, et l’exhorta à ne pas se laisser accabler par la tristesse, et à supporter avec courage ce changement de fortune. Le Grand-Seigneur était sans garde et sans escorte ; et prenant congé du grand-maître, il lui dit : « Quoique je sois venu seul ici, ne croyez pas que je manque d’escorte, car j’ai avec moi ce que j’estime autant qu’une armée entière, la parole et la foi d’un si illustre grand-maître, et de tant de braves chevaliers. » Et en se retirant, il dit au général Achmet, qui l’accompagnait : « Ce n’est pas sans quelque peine que j’oblige ce chrétien, à son ge, de sortir de sa maison. »

Une cause si noble, et si noblement défendue, méritait d’être triomphante ; elle méritait du moins de n’être pas abandonnée par toute la chrétienté. Combien l’Isle-Adam était alors supérieur à Charles-Quint, à François Ier, et au pape Léon X ! Quels hommes ces princes ambitieux laissaient exterminer, pour ne pas suspendre un moment leurs inutiles et funestes querelles !

Cet ordre détruit portait de mer en mer ses respectables débris. L’admiration et la douleur publique illustraient leur fuite glorieuse ; ils débarquèrent à Civita-Vecchia ; ils obtinrent du pape la ville de Viterbe pour leur résidence, en attendant qu’ils eussent trouvé un autre asile plus conforme à leur institution et à leurs projets. Enfin, en 1530, Charles-Quint, par des vues d’intérêt, se fit l’honneur de les recueillir dans l’île de Malte, dont ils portent aujourd’hui le nom : il la leur donna, ainsi que l’île de Goze, afin qu’ils réprimassent le brigandage des corsaires de Barbarie, et qu’ils missent à couvert de leurs incursions, toutes les îles voisines de la Sicile , la Sicile elle-même, et les côtes du royaume de Naples, dont Charles-Quint était possesseur.

 
 
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