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16 décembre 1744 : mort du chirurgien et économiste François Quesnay

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16 décembre 1744 : mort du chirurgien
et économiste François Quesnay
Publié / Mis à jour le samedi 15 décembre 2012, par Redaction
 
 
Temps de lecture estimé : 2 mn
 

Quesnay posa la première pierre de la science, dont l’Écossais Adam Smith devait élever l’édifice. Fils d’un avocat, qui aimait mieux arranger les procès que les plaider, et que ses goûts entraînaient vers l’agriculture, né dans une campagne en 1694, près de Montfort-l’Amaury, dès son enfance, Quesnay fut initié par sa mère, femme active et laborieuse, à tous les détails de l’exploitation d’une ferme.

Un ardent amour de l’étude se développa en lui : presque sans maître, il apprit le latin, le grec, il s’élança dans la carrière des sciences : forcé de choisir, il opta pour la médecine et la chirurgie. Après avoir longtemps exercé à Mantes, et s’être distingué par ses opérations et par ses livres, il vint à Paris (1737), où il obtint, avec la charge de chirurgien ordinaire du roi, le brevet de professeur royal, et la place de secrétaire perpétuel de l’Académie de chirurgie.

De fréquentes attaques de goutte lui interdisant la pratique de son art, il se fit recevoir docteur en médecine ; peu de temps après il acheta la survivance de la charge de médecin ordinaire du roi : Louis XV l’appelait le Penseur, et en lui accordant des lettres de noblesse, pour le récompenser de ses services, il lui donna pour armes trois fleurs de pensée, avec cette devise : Propter cogitationem mentis.

Au milieu des emplois qui l’occupaient, Quesnay se souvint du triste sort des habitants des campagnes, et c’est dans l’intérêt de l’agriculture, qu’il prit la plume. « Quesnay et ses partisans, dit M. Say, le continuateur d’Adam Smith, croyaient que les seuls biens que possédassent les hommes, venaient de la terre, soit qu’elle les produisît spontanément comme les métaux qu’elle recèle dans son sein, les animaux, qui peuplent sa surface, et les eaux, dont elle est baignée, soit que ces biens fussent provoqués par la culture. C’est un système, qui depuis a trouvé son pendant dans un autre, qui maintient qu’aucun de nos biens ne vient de la terre, et qu’ils sont tous le fruit du travail. Leur dissentiment n’a lieu que parce qu’on ne s’entend pas sur les biens dont il s’agit. L’un de ces systèmes les fait consister dans les matériaux, où se trouve engagée leur valeur, en faisant abstraction de la matière. Mais la nature des choses n’affecte par ces formes aussi simples et n’admet pas des décisions si absolues. »

En résumé, ce que la science doit à Quesnay et à ses disciples, c’est d’avoir montré que la richesse résidait dans la chose, non dans le prix qu’on en tire, et qui n’en est que la suite nécessaire : dès lors on a su qu’en produisant cette chose, on créait de la richesse, et l’on s’est trouvé sur la voie des moyens, par lesquels les nations obtiennent et accroissent leur prospérité. Quesnay mourut octogénaire : bon, franc, loyal, obligeant, quoiqu’il n’eût pas de fortune, il n’avait jamais employé son crédit à la cour ni pour lui, ni pour les siens, et s’était montré constamment le défenseur des malheureux.

 
 
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