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12 septembre 1764 : mort du compositeur Jean-Philippe Rameau

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12 septembre 1764 : mort du
compositeur Jean-Philippe Rameau
Publié / Mis à jour le jeudi 10 septembre 2015, par Redaction
 
 
Temps de lecture estimé : 2 mn
 

Jean-Philippe Rameau naquit à Dijon le 25 septembre 1683. Fils d’un organiste, il apprit la musique en même temps que sa langue naturelle : à sept ans, il passait déjà pour un musicien distingué. Après avoir fait d’assez faibles études, il partit pour visiter l’Italie, n’alla que jusqu’à Milan, parcourut le midi de la France, revint dans sa ville natale, puis repartit pour Paris. Il se rendit ensuite à Lille, où il toucha pendant quelque temps l’orgue de Saint-Etienne. Plus tard, il prit celui de Clermont en Auvergne.

Jean-Philippe Rameau

Jean-Philippe Rameau

La manière dont il parvint à faire rompre l’engagement qu’il avait contracté avec la cathédrale de Clermont n’est pas le trait le moins original de sa vie. Comme on refusait de lui rendre sa liberté, et que le contrat qui le liait était parfaitement en règle, il résolut de se faire congédier par ceux mêmes qui le retenaient de force ; en conséquence, au premier office où il exécuta, il toucha quelques notes, et cessa tout à coup ; au, second, il rendit les sons les plus discordants ; enfin, au troisième, il fit un charivari infernal, qu’il continua malgré tous les ordres qu’il reçut.

Le chapitre voyant bien qu’il ne pouvait rien gagner contre un pareil adversaire, abandonna ses droits et rompit l’engagement de Rameau ; celui-ci, pour témoigner sa reconnaissance, joua une dernière fois, le jeudi de l’octave de la Fête-Dieu, et ce jour-là, fit des prodiges : il produisit des effets extraordinaires, que tout l’auditoire accueillit par les témoignages du plus vif enthousiasme.

Rameau arriva à Paris, et alors commença sa réputation, qui ne devint de la célébrité que lorsqu’il travailla pour le théâtre. Rameau sentait que là seulement, son génie pouvait prendre un libre essor. Ses yeux se fixaient avec bonheur sur le grand Opéra : mais comment parvenir à ce but, sans appui, sans amis, en un mot, sans un poème ? Car celui qui devait faire la gloire de l’Opéra et la fortune de ses collaborateurs, ne pouvait trouver le moindre canevas. Ce que Lamotte, Roi, Danchet et d’autres n’avaient voulu risquer, Voltaire le tenta sans hésiter ; il lui confia sa tragédie de Samson. Rameau fit de la musique admirable ; mais le choix du sujet empêcha que la pièce ne fût représentée.

Voici le jugement qu’a porté sur Rameau le célèbre auteur du Devin du Village (Jean-Jacques Rousseau) : « Les opéras de Rameau ont les premiers élevé le théâtre de l’Opéra au dessus des tréteaux du Pont-Neuf. Il a franchi hardiment le petit cercle de très petite musique, autour duquel nos petits musiciens tournaient sans cesse depuis la mort du grand Lulli, de sorte que, quand on serait assez injuste pour refuser des talents supérieurs à Rameau, on ne pourrait au moins disconvenir qu’il ne leur ait, en quelque sorte, ouvert la carrière, et qu’il n’ait mis les musiciens qui viendront après lui, à portée de déployer impunément les leurs.

« (...) Il est certainement du côté de l’esprit et de l’intelligence fort au-dessous de Lulli, quoiqu’il lui soit presque toujours supérieur du côté de l’expression. Rameau n’eût pas plus fait le monologue de Roland que Lulli celui de Dardanus. Il faut reconnaître dans Rameau un très grand talent, beaucoup de feu, une tête bien sonnante, une grande connaissance des renversements harmoniques et de toutes les choses d’effet ; beaucoup d’art pour s’approprier, dénaturer, orner, embellir les idées d’autrui, et retourner les siennes ; assez peu de facilité pour en inventer de nouvelles ; plus d’habileté que de fécondité, plus de savoir que de génie, ou du moins un génie étouffé par trop de savoir ; mais toujours de la force et de l’élégance, et très souvent du beau chant.

« Il est le premier qui ait fait des symphonies et des accompagnements travaillés. Personne n’a mieux saisi que lui l’esprit des détails, personne n’a mieux su l’art des contrastes ; mais en même temps personne n’a moins su donner à ses opéras cette unité si savante et si désirée, et il est peut-être le seul au monde qui n’ait pu venir à bout de faire un bon ouvrage de plusieurs beaux morceaux fort bien arrangés. »

Rameau a consigné ses principes dans deux ouvrages savants, l’un intitulé : Démonstration du principe de l’harmonie, et l’autre, Code de musique. Le premier porte sur un principe simple et unique, mais très lumineux, la base fondamentale. Cette idée si naturelle, dont l’auteur a fait un grand usage dans son Code de musique, est la preuve du génie de Rameau, et son plus beau titre auprès de la postérité. L’étude de la composition, qui était autrefois un travail de vingt années, est à présent celui de quelques mois. Les élèves se sont multipliés avec une rapidité étonnante, et la France s’est trouvée trop souvent inondée de mauvaise musique et de mauvais musiciens.

Rameau est enterré dans l’église Saint-Eustache, à côté du célèbre Jean-Baptiste Lully (Giovanni Battista Lulli).

 
 
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