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28 août 1788 : mort de la duchesse de Kingston

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28 août 1788 : mort de
la duchesse de Kingston
Publié / Mis à jour le lundi 27 août 2012, par Redaction
 
 
 

Elizabeth Chudleigh, comtesse de Bristol, duchesse de Kingston, est une des femmes, un des hommes, un des personnages enfin les plus curieux, les plus bizarres du XVIIIe siècle. La fameuse duchesse de Mazarin, d’amusante mémoire, ne la surpassait pas en folie, en beauté, en aventures, en expéditions à travers l’Europe. Elle était fille d’un colonel. Elle ne put et ne voulut rien apprendre, parce qu’elle avait la tête trop légère, et qu’elle prétendait qu’on en savait plus après deux heures de conversation avec un homme, qu’après deux jours de lecture dans le meilleur livre.

Attachée à la princesse de Galles, en qualité de fille d’honneur, elle fit mainte et mainte passion. Un mariage était même convenu entre elle et le duc d’Hamilton ; mais, pendant que le jeune seigneur voyageait sur le continent, cédant aux instigations d’une tante, miss Chudleigh donne secrètement sa main au capitaine Hervey, fils du comte de Bristol. Il n’y eut point de nuit de noces, on ne sait trop pourquoi, et les époux se donnèrent un rendez-vous pour y arrêter une séparation à l’amiable. Neuf mois après l’entrevue, madame Hervey était en couches, et séparée de son mari. Le duc d’Hamilton, revenu sur ces entrefaites, faisait grand bruit.

Pour échapper à ses réclamations, et aux galanteries de cent autres prétendants, miss Chudleigh partit pour le continent, après s’être procuré un compagnon de voyage de la manière suivante : elle avait fait insérer dans les gazettes une note ainsi conçue : « Une jeune lady, maîtresse d’elle-même, et jouissant d’une fortune, honnête, qui croit n’être point désagréable, et qui se flatte de ne point l’être davantage aux yeux des autres, est dans la résolution d’aller passer quelque temps dans les pays étrangers ; elle serait flattée que quelque jeune homme d’une famille honnête et d’une société agréable voulût être son compagnon de voyage. Elle n’a aucun engagement de cœur, et elle souhaite que celui qui se proposera pour répondre à ses vues soit aussi libre qu’elle, afin que rien n’empêche une union plus intime de succéder à cette première liaison. La réponse est attendue sous quinze jours par la voie des gazettes. On compte que le secret sera gardé jusqu’à ce que tous les arrangements soient pris ; l’indiscrétion ne serait point impunie. »

Un amateur se présenta bien vite, comme on peut penser ; c’était un major anglais : il fut agréé. On partit ; mais bientôt, dégoûtés l’un de l’autre, les deux voyageurs poursuivirent leur route chacun de son côté.

Après avoir tourné les têtes françaises, allemandes, celle du grand Frédéric lui-même, par sa beauté, son esprit, son originalité, miss Chudleigh revint en Angleterre, et ses succès dans le monde fashionable furent prodigieux. Cependant elle s’ennuyait de n’être que mistress Hervey, et de ne pouvoir plus prétendre à rien de mieux. Elle escamota donc son acte de mariage ; mais à peine l’avait-elle anéanti que son mari, par la mort de-son père, devint comte de Bristol, et tomba dangereusement malade. Elle perdait ainsi un titre et l’espérance d’un beau douaire et du veuvage. Aussitôt un acte faux fut replacé dans les registres.

Dès qu’elle fut redevenue comtesse de Bristol, son mari se releva mieux portant que jamais, et le duc de Kingston, pair d’Angleterre, offrit sa main à la malencontreuse intrigante. Le comte de Bristol, par malice, refusait de divorcer ; mais il y consentit enfin, s’étant pris d’amour pour une autre femme, et miss Chudleigh fut faite duchesse de Kingston. Ne trouvant pas dans cette union le monotone et tranquille bonheur domestique, qu’il avait été assez imprudent pour en espérer, le duc mourut bientôt de chagrin, pour se délivrer de sa femme, qui, restée maîtresse d’une immense fortune, ne tarda pas à scandaliser Londres par la publicité de ses amusements et de ses profusions.

Importunée des criailleries du public, elle s’embarqua pour l’Italie sur un navire magnifique qu’elle avait fait construire. La cour de Rome, qu’elle éblouit de son luxe, l’accueillit en reine, et elle put compter parmi ses adorateurs bon nombre de cardinaux. Cependant, dédaignant la pourpre romaine, elle plaça toutes ses affections sur un prétendu prince d’Albanie, qu’elle allait épouser, lorsqu’il fut arrêté comme escroc.

Rappelée en Angleterre par un procès que les héritiers du duc de Kingston lui intentaient, elle s’y vit condamner comme bigame, parce que son premier divorce fut déclaré nul ; mais en même temps le testament du duc, qui l’instituait légataire, ayant été maintenu, elle en fut quitte pour perdre son titre de duchesse et pour redevenir comtesse de Bristol. Recommençant tout aussitôt ses voyages magnifiques et aventureux, elle parcourut la France, l’Italie, la Russie, la Pologne, admise partout dans l’intimité des rois, et revint mourir en France, encore environnée d’adorateurs, en dépit de ses soixante-huit ans. Mais elle avait tant d’or, de malice, de gaieté et d’originalité.

 
 
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