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25 août : anecdotes au sujet de la séance annuelle que l'Académie française tenait au Louvre

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25 août : anecdotes au sujet
de la séance annuelle que l’Académie
française tenait au Louvre
Publié / Mis à jour le vendredi 24 août 2012, par Redaction
 
 
Temps de lecture estimé : 6 mn
 

Le 25 août 1765, l’Académie tenant sa séance ordinaire au Louvre, les portes de la salle étaient restées ouvertes, à cause de la chaleur ; Duclos ayant voulu les faire fermer, s’écrie avec sa pétulance ordinaire : « Que diable, où sont donc ces Suisses ? — Monsieur Duclos, s’écria une voix du milieu de l’assemblée, où avez-vous pris cette phrase, est-ce dans le Dictionnaire de l’Académie ? » Le secrétaire perpétuel ne répondit rien, et resta confus de son propos.

Le 25 août 1766, de la Harpe remporte le prix de poésie. Sa pièce était une épitre intitulée : Le Poète ; elle fut lue par d’Alembert, et applaudie de toute rassemblée.

Le 25 août 1767, de la Harpe remporte le prix d’éloquence. Le sujet était : Eloge de Charles V, roi de France.

Salle des séances de l'Académie française au Louvre

Salle des séances de l’Académie
française au Louvre

Le 25 août 1769, Champfort remporte le prix d’éloquence, dont le sujet était l’Eloge de Molière. Le public ayant paru étonné, au commencement de la séance, de voir assis au nombre des quarante, un abbé qu’on ne connaissait pas, Duclos, secrétaire de la compagnie, annonça que cet abbé était un Poquelin, petit-neveu de Molière ; tout le monde applaudit à cette distinction par des battements de main multipliés. Duclos invita les auteurs des accessit (dont on ignorait les noms) à faire imprimer leurs pièces, afin que les connaisseurs pussent approuver l’arrêt de l’Académie, ou le casser ; il ajouta modestement : « Nous nous croyons plus forts qu’un particulier ; mais le public est plus fort que nous. »

Le 25 août 1770, Thomas lit à l’Académie son fameux Eloge de Marc-Aurèle. L’allusion continuelle entre les événements de la vie de ce prince et ceux du règne de Louis XV, rendit celte lecture extrêmement piquante, et la satire indirecte qui résultait naturellement du contraste, excita des applaudissements continus.

Le 25 août 1771, de la Harpe remporte les deux prix de l’Académie française. Le sujet de celui de prose était l’Eloge de Fénelon. Celui de vers était libre, et le poète avait pris pour texte l’influence des talents sur la société et les sciences. L’abbé Maury eut le premier accessit du prix d’éloquence.

Le discours de de La Harpe ayant été imprimé et distribué dans le public, l’archevêque de Paris (de Beaumont), qui avait fait examiner cet ouvrage, ainsi que le discours de l’abbé Maury, ayant cru y reconnaître plusieurs traits irréligieux, en porta ses plaintes au roi. Sur cette plainte, intervint un arrêt du conseil, qui supprimait les deux discours ; et afin de prévenir, pour la suite, de pareils écarts, sa majesté ordonnait que dorénavant tous les discours admis au concours devraient être signés d’une approbation de deux docteurs de la maison de Sorbonne. En outre, l’archevêque de Paris nomma un comité de trois docteurs (le Fèvre, Couture et Agnette), devant lesquels de La Harpe fut obligé de comparaître ; là, il reçut les diverses instructions qui tendaient à rectifier son discours ; il donna les explications qu’on désirait, et les signa.

Le 25 août 1773, les académiciens s’étant rendus à Saint-Thomas du Louvre, pour entendre, suivant l’usage, le panégyrique de Saint-Louis, il se trouva qu’aucun prédicateur n’avait été nommé pour prononcer ce panégyrique. De Nivernois, le président, qui aurait dû faire cette nomination, se rappela qu’il l’avait oublié tout net. Pour réparer cette omission, il demanda si, dans la multitude d’abbés qui étaient là, il s’en trouvait quelqu’un en état de monter en chaire, en assurant d’avance qu’on l’écouterait avec plaisir ; mais aucun d’eux n’osa prendre cette délicate commission.

Necker remporta le prix d’éloquence, dont le sujet était l’Eloge de Colbert. Le prix de poésie fut décerné à de La Harpe.

Le 25 août 1775, de La Harpe remporte le prix de prose et celui de poésie. Le secrétaire de l’Académie, en annonçant ce double triomphe de de La Harpe, observa que c’était pour la quatrième fois qu’il était couronné dans chacun des deux genres, et pour la seconde, qu’il était couronné dans les deux genres à la fois dans la même séance, chose encore sans exemple.

Le 25 août 1779, Garat remporte le prix d’éloquence, dont le sujet était : Eloge de l’abbé Suger. Hérault de Séchelles eut un accessit.

Le 25 août 1781, Garat remporte le prix de prose, dont le sujet était l’Eloge de Montausier. Ce prix fut partagé entre lui et de Lacrételle aîné.

Le 25 août 1782, le prix de poésie est remporté par de Florian, gentilhomme du duc de Penthièvre, qui assista à la séance avec madame la duchesse de Chartres. La pièce couronnée était intitulée : Voltaire et le Serf du Mont-Jura.

Le même jour, l’Académie décerna, pour la première fois, un prix extraordinaire, nouvellement fondé, appelé Prix de vertu du peuple. Le prix fut adjugé à une femme nommée l’Espalier, garde-malade, qui avait rendu à une femme de condition, pauvre, auprès de laquelle on l’avait appelée, des services aussi tendres qu’assidus, et en se portant même pour elle à des sacrifices d’une générosité rare.

Trois actions avaient été proposées à l’Académie comme dignes du prix ; la première était d’un nommé Damesaque, qui passant sur le quai, pendant l’hiver et voyant deux enfants qui jouaient sur la glace tomber dans l’eau, s’était précipité tout habillé, et les avait retirés de la rivière, au péril de sa propre vie. La seconde était d’une portière suisse, qui avait partagé sa demeure, son grabat et sa subsistance avec une femme forcée de sortir de l’hôpital, comme incurable. L’Académie trouva que le premier trait était isolé, et pouvait partir d’un moment d’enthousiasme héroïque, qui n’est pas toujours le signe certain d’una âme vertueuse et constamment habituée à faire le bien. Quant à la portière, elle avait pu, en quelque sorte, ne donner que son superflu ; d’ailleurs, c’était à son amie qu’elle avait accordé des secours. La troisième action (celle de la femme l’Espalier) avait paru aux juges avoir toutes les qualités nécessaires pour mériter le prix :

1° Elle l’avait exercée envers une inconnue ; 2° elle l’avait exercée longtemps, et avec une constance invincible ; 3° demandée par des gens qui l’avaient bien payée, et auxquels elle avait des obligations, elle avait résisté à tout ce que la reconnaissance et son intérêt personnel lui dictaient, parce que ces personnes étaient en état de se procurer d’autres gardes-malades, et que la dame auprès de laquelle elle était courait risque de périr sans secours ; 4° non seulement elle lui avait prodigué son temps et ses soins, mais même son propre pécule, achetant de son argent les médicaments et douceurs, que la détresse de la malade ne lui permettait pas de se procurer.

L’archevêque d’Aix, directeur de l’Académie, déclara que l’Académie couronnait moins une action brillante qu’une action bonne, moins l’éclat que la persévérance de la vertu.

La séance du 25 août 1785 fut illustrée par la présence d’un prince étranger (le prince Henri de Prusse), et de madame la duchesse de Chartres, qui prenait le plus vif intérêt à l’un des candidats couronnés, de Florian.

Le directeur étant absent, de Marmontel, secrétaire, annonça que le prix de prose avoit été remporté par Garat, le sujet était l’Eloge de Fontenelle ; il annonça ensuite que le chevalier de Florian avait mérité le prix de poésie, dont le sujet avait été laissé libre ; celui qu’avait choisi le candidat était une églogue, tirée de la Bible, intitulée : Ruth et Booz, invention nouvelle, mais dont l’objet était facilement saisi par l’Epilogue adressé au duc de Penlhièvre. La pièce était pleine de sentiment et d’ingénuité. Ce dernier vers de l’envoi au prince fut très applaudi : « Vous n’épousez pas Ruth, mais vous l’avez pour fille. »

Dans cette même séance, le prix de vertu fut adjugé au sieur Poultier (huissier-priseur), à cause du désintéressement noble et rare avec lequel il avait refusé un legs de deux cent mille livres, en exhortant le testateur à laisser son bien à ses héritiers naturels. Le sieur Poultier accepta la médaille d’or ; mais il en remit la valeur, qui était de mille quatre-vingts livres, au secrétaire de l’Académie, comme un don qu’il faisait de son propre mouvement, à un portier, pour une action du même genre que la sienne, mais qui n’ayant pas été faite dans l’année, ainsi que l’exigeait la fondation du prix, n’avait pu concourir.

Le 25 août 1786, le prix de vertu est adjugé à la demoiselle Hurel, femme de chambre, qui nourrissait depuis quinze ans sa maîtresse tombée dans l’indigence.

Le 25 août 1787, le prix de poésie proposé par le comte d’Artois, pour l’éloge du prince Léopold de Brunswick, fut accordé à Terrasse de Mareilles, officier de la maison de la reine, dont la pièce fut jugée par le public, inférieure à celle de Noël, professeur au collège de Louis-le-Grand, qui remporta le premier accessit ; mais voici ce qui avait décidé le jugement de l’Académie.

La reine instruite que de Mareilles, son officier, avait concouru, écrivit trois lettres à l’Académie en sa faveur ; mais en désignant seulement la pièce par la devise, sans nommer l’auteur. L’Académie s’imagina que Monsieur, qui aimait beaucoup la littérature, aurait pu avoir la noble émulation de concourir ; alors les juges ne firent pas un examen plus approfondi, et trouvant la pièce passable, arrêtèrent de lui décerner le prix. Lorsqu’ils eurent ouvert la capsule, ils furent fort étonnés de trouver, au lieu du nom auguste du frère du roi, le nom d’un simple officier de la reine ; mais le jugement était formé , il n’y avait pas moyen de revenir.

Le prix de vertu fut décerné à la fille la Blonde, qui soutenait depuis longtemps ses maîtres dans l’indigence. Le prix d’utilité, à de Lacroix, pour son ouvrage des Moyens de ramener l’ordre et la sécurité dans le sein de la société ; et enfin, le prix d’encouragement, fondé par de Valbelle, à de Wailiy, auteur de plusieurs ouvrages de Grammaire, justement et universellement estimés.

Le 25 août 1788, les ambassadeurs de Typoo-Saïb assistèrent à la séance de l’Académie française. Noël remporta le prix d’éloquence, dont le sujet était l’éloge de Louis XII. Le prix d utilité fut décerné à Necker, pour son ouvrage de l’Importance des Opinions religieuses. Le traducteur d’Ovide, Desaintange, remporta le prix d’encouragement. Le prix de vertu fut accordé à l’action héroïque de Catherine Valsen, de Noyon, qui avait sauvé la vie à trois hommes asphyxiés dans une fosse d’aisance : elle eut la hardiesse d’y descendre, et le bonheur d’en retirer les trois hommes, l’un après l’autre.

La séance du 25 août 1789 fut remarquable par la réception de l’abbé Barthélemy, auteur du Voyage d’Anacharsis. Marmontel, secrétaire perpétuel , annonça que le prix de poésie avait été remporté par de Fontanes ; le sujet de ce prix était le rappel des non-catholiques. La mention honorable fut adjugée à Noël.

Le 25 août 1790, Noël remporta le prix d’éloquence, dont le sujet était l’éloge de Vauban. Le prix d’utilité fut décerné à Pastoret, pour son ouvrage sur les Lois pénales, et le prix d’encouragement fut donné pour la deuxième fois à Desaintange.

Le prix de vertu fut adjugé à Nicolas et François Potel, tous deux habitans de Boulogne, près Paris. Passant le long de la Seine, ils entendent les cris de plusieurs personnes prêtes à être englouties dans la rivière ; François s’y précipite aussitôt, atteint une femme, et la ramène sur la grève ; il s’élance une seconde fois, saisit une femme et une fille qui l’entraînent en se débattant. Pendant près de trois quarts d’heure, il lutte contre leur poids et contre le courant, pour les soulever sur l’eau. Sept fois on le voit tour à tour montrer sa tête et disparaître. Il parvient enfin à sauver ces malheureux ; mais épuisé de fatigue, il s’asseoit sur la rive, et pleure de ne pouvoir plus rien pour les autres. Son père alors lui succède, plonge sous les eaux, et revient, tenant par les cheveux une femme et un petit garçon.

L’Académie se voyait avec regret dans l’embarras de partager entre le père et le fils, un prix que chacun d’eux aurait voulu voir décerner à son rival. La reine termina ce combat généreux, en offrant à l’Académie de concourir également avec elle pour une si juste récompense.

Cette séance du 25 août 1790 fut la dernière de ce genre que tint l’Académie française ; elle avait proposé deux prix d’éloquence pour l’année suivante, l’éloge de Franklin et celui de J.-J. Rousseau ; mais. Déjà grondait sur elle l’orage révolutionnaire qui avait renversé toutes les institutions monarchiques. Elle avait proposé aussi l’éloge du maréchal de Villars. Ces trois éloges n’ont point été faits, et n’ont pas été proposés de nouveau par la deuxième classe de l’Institut qui a succédé à l’Académie française.

 
 
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