Histoire de France, Patrimoine, Tourisme, Gastronomie, Librairie
LE 18 avril DANS L'HISTOIRE [VOIR]  /  NOTRE LIBRAIRIE [VOIR]  /  NOUS SOUTENIR [VOIR]
 
« Hâtons-nous de raconter les délicieuses histoires du
peuple avant qu'il ne les ait oubliées » (C. Nodier, 1840)
 

 
NOUS REJOINDRE SUR...
Nous rejoindre sur FacebookNous rejoindre sur XNous rejoindre sur LinkedInNous rejoindre sur VKNous rejoindre sur InstragramNous rejoindre sur YouTubeNous rejoindre sur Second Life

24 août 410 : Alaric, roi des Visigoths, entre dans Rome et livre cette ville au pillage

Vous êtes ici : Accueil > Éphéméride, événements > Août > 24 août > 24 août 410 : Alaric, roi des Visigoths,
Éphéméride, événements
Les événements du 24 août. Pour un jour donné, découvrez un événement ayant marqué notre Histoire. Calendrier historique
24 août 410 : Alaric, roi des Visigoths,
entre dans Rome et livre
cette ville au pillage
Publié / Mis à jour le jeudi 23 août 2012, par Redaction
 
 
Temps de lecture estimé : 3 mn
 

On ignore les circonstances du siège, qui fut assez long ; on sait seulement qu’Alaric étant maître d’Ostie depuis l’année précédente, la famine qui était déjà extrême avant l’arrivée des Goths, porta les habitants aux plus cruelles extrémités.

Sac de Rome en 410

Sac de Rome en 410

Enfin Alaric entra dans Rome le 24 d’août pendant la nuit. La ville lui fut livrée par trahison. Naturellement porté à la douceur, il permit à ses soldats de piller la ville ; mais il leur recommanda d’épargner le sang des hommes et l’honneur des femmes ; il leur défendit de brûler les édifices consacrés au culte de la religion ; et comme Romulus pour peupler Rome y avait établi un asile, Alaric, en la saccageant, en ouvrit deux pour soustraire à la fureur des soldats les déplorables restes des habitants : il déclara que l’église de Saint-Pierre et celle de Saint-Paul seraient respectées comme un refuge inviolable : il avait choisi ces deux églises, non seulement par vénération pour ces deux fondateurs de Rome chrétienne, mais aussi parce qu’étant les plus spacieuses, elles pouvaient sauver un plus grand nombre de malheureux.

Ces ordres, laissant un libre cours à l’avance, mettaient un frein à la cruauté. Mais quels ordres pourraient contenir des vainqueurs féroces dans l’ivresse du pillage ? Les Goths , répandus dans Rome, saccagèrent les maisons ; ils mirent le feu à celles qu’on tenait fermées, et s’y jetant au milieu des flammes, non contents des richesses qu’ils trouvaient sous leurs mains, ils supposaient qu’on leur en célait plus qu’il n’en paraissait, et n’épargnaient ni les menaces ni les tourments pour forcer les possesseurs à livrer ce qu’ils avaient et ce qu’ils n’avaient pas.

La famine avait par avance ravagé la ville ; il y avait peu de maisons qui ne fussent en deuil et n’offrissent aux yeux du soldat barbare des cadavres ensevelis. Ce spectacle n’attendrissait pas ces cœurs impitoyables : des femmes, des enfants furent égorgés sur le corps de leurs maris et de leurs pères ; la brutalité ne respecta que les femmes et les filles qui s’étaient réfugiées dans les églises. Le fracas des maisons que l’embrasement détruisait, les insultes, les cris, l’épouvante, la fuite, répandirent une affreuse confusion. Les flammes qui dévoraient une partie de la ville, éclairaient toutes ces horreurs ; un furieux orage se joignit aux ravages des Goths ; la foudre écrasa plusieurs temples, fondit les lambris d’airain, réduisit en poudre ces statues autrefois adorées, que les empereurs chrétiens avaient conservées pour la décoration de la ville.

Cependant le respect des Goths pour la sainteté du christianisme épargna beaucoup de sang aux Romains. La fureur des ennemis s’arrêtait à la porte des saints lieux ; elle n’osait franchir ces bornes sacrées ; les Goths eux-mêmes y conduisaient ceux qu’ils voulaient sauver du massacre. Si quelques églises furent embrasées, ce ne fut que par la communication des flammes, qui consumaient les maisons voisines.

C’est ainsi que Rome, onze cent soixante-trois ans après qu’elle eut été fondée, perdit en un jour cet éclat qui la rendait la première ville de l’univers. Alaric ne la détruisit pas ; elle avait, lorsqu’il y entra, vingt et un milles de circuit ; cette enceinte subsista, mais elle renferma beaucoup de ruines. Il est vrai que les Goths épargnèrent les édifices publics : soixante ans après, du temps de Cassiodore, c’est-à-dire, après deux autres sacs, dont le Vandale Genséric et le Suève Ricimer furent les auteurs, on y voyait encore le cirque, les thermes, les aqueducs, les théâtres en leur entier.

Alaric sauva beaucoup plus de Romains qu’il n’en fit périr ; il n’y eut presque aucun sénateur qui perdit la vie. Saint-Augustin et Orose assurent que les désastres de Rome, en cette conjoncture, ne sont pas comparables à ceux qu’elle avait éprouvés, soit dans l’irruption des Gaulois, soit dans les massacres des guerres civiles, soit dans l’incendie de Néron. Mais du temps d’Alaric, l’empire était desséché et caduc ; il n’avait plus cette sève vigoureuse, ni ce ressort qui lui avait autrefois rendu sa force.

La majesté du nom romain fut à jamais flétrie. Rome subsista dans son étendue ; mais ce ne fut plus, s’il est permis de s’exprimer ainsi, qu’un grand cadavre ; et quoiqu’elle se repeupla bientôt, et qu’en un seul jour on y vit rentrer quatorze mille personnes, cependant une fois humiliée par Alaric, elle devint le jouet et la proie des Barbares. Après avoir perdu sa grandeur et ses richesses, elle ne conserva que son orgueil et son luxe, vaine encore de la richesse et de la grandeur.

On ne dit pas ce qu’Honorius faisait à Ravenne pendant le siège et le sac de Rome et il n’est pas difficile de croire qu’il ne faisoit rien ; Procope, raconte à ce sujet, que l’eunuque qui avait soin de la volière de l’empereur, étant venu lui annoncer que Rome était perdue : Comment cela se peut-il, répondit le prince tout alarmé, il n’y a qu’un moment que je lui ai donné à manger dans ma main ? Il avait une poule d’une beauté singulière, qu’il aimait et qu’il avait nommée Rome. L’auteur ajoute que l’eunuque lui ayant fait entendre qu’il parlait de la ville et non pas de la poule, le prince se rassura et fut aussitôt consolé.

 
 
Même section >

Suggérer la lecture de cette page
Abonnement à la lettre d'information La France pittoresque

Saisissez votre mail, et appuyez sur OK
pour vous abonner gratuitement
Éphéméride : l'Histoire au jour le jour. Insertion des événements historiques sur votre site

Vos réactions

Prolongez votre voyage dans le temps avec notre
encyclopédie consacrée à l'Histoire de France
 
Choisissez un numéro et découvrez les extraits en ligne !