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21 août 1667 : arrêt rendu contre les assassins de la marquise de Ganges

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21 août 1667 : arrêt rendu contre les
assassins de la marquise de Ganges
Publié / Mis à jour le lundi 20 août 2012, par Redaction
 
 
Temps de lecture estimé : 1 mn
 

Les infortunes de Diane de Joannis de Chateaublanc, marquise de Ganges, tiennent beaucoup plus du roman que de l’histoire. Née à Avignon en 1635, comblée des avantages de la nature et de la fortune, elle épousa en premières noces le marquis de Castellane, petit-fils du duc de Villars. Présentée à la cour, on ne la connut bientôt à Paris que sous le nom de la belle Provençale.

Diane de Joannis de Chateaublanc, marquise de Ganges

Diane de Joannis de Chateaublanc,
marquise de Ganges

Un naufrage la rendit veuve, et son mauvais destin voulut que dans la foule des prétendants elle distinguât le jeune Lanède, marquis de Ganges. Les premières années de cette union furent sans nuages : au bout de ce temps, il s’éleva quelque mésintelligence. Le marquis avait deux frères, l’un abbé, l’autre chevalier. Tous deux, frappés des charmes de leur belle-sœur, conçurent une passion qu’ils essayèrent de lui faire partager.

Trompés dans leur espoir, ils se confièrent l’un à l’autre, et mirent en commun leur vengeance : il est impossible d’en imaginer de plus atroce. Une tentative d’empoisonnement n’ayant produit aucun effet, ils ne tardèrent pas à la renouveler, toutefois après avoir obtenu de la marquise la révocation d’un testament par lequel, en cas de mort, elle confiait à sa mère, madame de Rossan, l’administration de ses biens jusqu’à la majorité de ses enfants.

Le marquis avait laissé sa femme et ses deux frères dans la terre de Ganges, et lui-même était retourné à Avignon. Un jour la marquise, retenue au lit par une indisposition, voit entrer ses deux beaux-frères : l’abbé tenait d’une main un pistolet, de l’autre un breuvage empoisonné ; le chevalier avait sous le bras une épée nue : « Il faut mourir, Madame, lui dit l’abbé, choisissez le fer, le feu ou le poison. »

La malheureuse victime accepte le breuvage, et, demeurée seule, elle tente d’obliger son estomac à le rejeter, au moyen d’une tresse de cheveux qu’elle enfonce dans son gosier. Elle s’élance par une fenêtre, haute de vingt pieds, et se réfugie chez un fermier ; mais ses meurtriers l’y suivent, et l’achèvent l’un et l’autre à coups d’épée.

Cependant la marquise vécut encore dix-neuf jours et mourut le 5 juin 1667. De graves soupçons planaient sur son mari. Ses beaux-frères parvinrent à s’échapper. Le parlement de Toulouse les condamna par contumace à être rompus ; le même arrêt frappa le marquis d’une sentence de bannissement avec confiscation de ses biens et dégradation de sa noblesse. Le chevalier s’était sauvé à Malte et fut tué quelque temps après dans un combat avec les Turcs ; quant à l’abbé, il passa en Hollande, où, sous un nom supposé, il lui arriva une multitude d’aventures.

 
 
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