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7 août 1106 : mort de l'empereur d'Allemagne Henri IV

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7 août 1106 : mort de l’empereur
d’Allemagne Henri IV
Publié / Mis à jour le mardi 7 août 2012, par Redaction
 
 
Temps de lecture estimé : 3 mn
 

Henri IV, fils de l’empereur Henri III, surnommé le Noir, naquit le 11 novembre 1050, et succéda le 5 octobre 1056, a son père, sous la tutelle de sa mère.

Ce fut sous le règne de cet empereur que les querelles entre le sacerdoce et l’Empire éclatèrent avec la plus grande violence. Le siège de Rome était alors occupé par le célèbre Grégoire VII, le plus audacieux de tous les papes. Tandis que l’empereur Henri est occupé dans une guerre civile contre les Saxons, Grégoire envoie deux légats pour lui ordonner de venir répondre aux accusations intentées contre lui, d’avoir donné l’investiture des bénéfices, et pour l’excommunier en cas de refus. Les deux porteurs d’un ordre si étrange, trouvèrent l’empereur vainqueur des Saxons, comblé de gloire, et plus puissant qu’on ne l’espérait.

On peut se figurer avec quelle hauteur un empereur de vingt-cinq ans, victorieux et jaloux de son rang, reçut une telle ambassade. Henri, trop occupé en Allemagne, ne pouvait passer en Italie. Il parut se venger d’abord , moins comme un empereur allemand que comme un seigneur italien : au lieu d’employer un général et une armée, il se servit d’un bandit nommé Censius, qui saisit le pape dans Sainte-Marie-Majeure, dans le temps qu’il officiait ; les satellites déterminés frappèrent le pontife et l’ensanglantèrent ; on le mena prisonnier dans une tour, dont Censius s’était rendu maître, et on lui fit payer cher sa liberté.

Henri agit un peu plus en prince en convoquant à Worms un concile, dans lequel il fit déposer le pape. Sitôt que Grégoire eut appris la nouvelle de sa déposition, il convoqua, de son côté, un concile à Rome, dans lequel il parla ainsi : « De la part de Dieu tout-puissant, et par notre autorité, je défends à Henri, fils de notre empereur Henri, de gouverner le royaume teutonique et l’Italie ; j’absous tous les chrétiens du serment qu’ils lui ont fait ou feront, et je défends que qui que ce soit le serve jamais comme roi. »

C’est là le premier exemple d’un pape qui prétend ôter la couronne à un souverain. On avait vu, un siècle auparavant, Louis le Débonnaire déposé en France par des évêques, mais il y avait au moins un voile à cet attentat : ils condamnaient Louis, en apparence, seulement à la pénitence publique, et personne n’avait jamais osé parler, depuis la fondation de l’Eglise, comme Grégoire VII. Les lettres circulaires du pape respirent le même esprit que sa sentence : il y redit plusieurs fois que les évêques sont au-dessus des rois, et faits pour les juger : expressions non moins adroites que hardies, qui devaient ranger sous son étendard tous les prélats du monde.

Il y a grande apparence que quand Grégoire VII déposa ainsi son souverain par de simples paroles, il savait bien qu’il serait secondé par les princes d’Allemagne, jaloux de la puissance de l’empereur, comme les grands vassaux de la couronne de France étaient jaloux de celle de leur roi. Henri se vit entouré, près de Spire, par l’armée des confédérés, qui ne lui donnèrent la liberté qu’à condition qu’il vivrait en particulier et en excommunié, dans Spire, sans faire aucune fonction, ni de chrétien, ni de roi, en attendant que le pape vînt présider, dans Augsbourg, une assemblée de princes et d’évêques, qui devaient le juger. Faire présider le pape à ce jugement, c’était le reconnaître pour juge naturel de l’empereur et de l’Empire : ce fut le triomphe de Grégoire VII et de la papauté. Henri IV, réduit à ces extrémités, augmenta encore beaucoup ce triomphe.

Il voulut prévenir ce jugement fatal d’Augsbourg, et par une résolution inouïe, passant par les Alpes du Tirol, avec peu de domestiques, il alla demander son absolution au pape, qui était alors dans la ville de Canosse. Cet empereur, déjà célèbre par des batailles gagnées, se présenta à la porte de la forteresse où était le pape, sans gardes, sans suite ; on l’arrête dans la seconde enceinte, on le dépouille de ses habits, on le revêt d’un cilice. Après une pénitence de trois jours, dans la cour du château, où il était resté pieds nus au fort de l’hiver, il obtint enfin son absolution, aux conditions les plus humiliantes.

La Lombardie, qui était restée fidèle à l’empereur, fut si indignée de l’avilissement où il s’était réduit, qu’elle fut prête à l’abandonner. Heureusement pour lui, la haine des violences du pape l’emporta sur l’indignation qu’inspirait la bassesse du prince. Tandis que Grégoire faisait déposer Henri, et donner sa couronne à Rodolphe, duc de Souabe, toute la Lombardie se soulevait en faveur de l’empereur déposé. Henri, à la tête d’une armée, va combattre son rival Rodolphe, qui est tué à la journée de Volckmein. Il fait ensuite déposer le pape, dans un sinode de Brixen, et nommer à sa place Guibert, archevêque de Ravennes. Il vient enfin mettre le siège devant Rome.

Le peuple se jette aux genoux de Grégoire, pour le prier de détourner les malheurs d’un siège, et de fléchir sous l’empereur ; le pontife inébranlable répond qu’il faut que l’empereur renouvelle sa pénitence, s’il veut obtenir son pardon. Rome est prise d’assaut. Grégoire, réfugié dans le château Saint-Ange, y brave et excommunie encore son vainqueur. Robert Guiscart, duc de la Pouille, vient délivrer le pontife, qui mourut quelque temps après à Salerne ; mais sa mort n’éteignit pas l’incendie qu’il avait allumé. Le pape Urbain II suscita contre Henri, son propre fils Conrad ; et après la mort de ce fils dénaturé, son frère, qui fui depuis, l’empereur Henri V, et fit la guerre à son père. Henri IV, trompé par son fils, comme Louis le Débonnaire l’avait été par les siens, fut enfermé dans Mayence : deux légats l’y déposent, deux députés de la diète, envoyés par son fils ; lui arrachent les ornements impériaux.

Bientôt après, échappé de sa prison, pauvre, errant, sans secours, il va supplier l’évêque de Spire de lui accorder une place de sous-chantre dans son église ; elle lui fut refusée. Enfin, cet empereur, Henri IV, plus malheureux que notre Henri IV, roi de France, va mourir à Liège, et on lui refuse un tombeau.

Les excommuniés passaient alors pour être damnés. Le fils de Henri IV mit le comble à son impiété, en affectant la piété atroce de déterrer le corps de son père, inhumé dans la cathédrale de Liège, et de le faire déposer dans une chapelle non consacrée du Mont-Corneille, où il resta cinq années sans sépulture, après quoi il fut porté à Spire, où il demeura encore deux ans avant d’être déposé dans le caveau de ses ancêtres.

 
 
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