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31 juillet 1603 : mort tragique du duc de Biron, fils d'Armand de Gontaut-Biron, maréchal de France

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31 juillet 1603 : mort tragique
du duc de Biron, fils d’Armand de
Gontaut-Biron, maréchal de France
Publié / Mis à jour le samedi 28 juillet 2012, par Redaction
 
 
Temps de lecture estimé : 3 mn
 

Charles de Gontaut, duc de Biron, d’une famille ancienne de Périgord, pair, amiral et maréchal de France, fut confident et favori de Henri IV. Ce monarque érigea, en sa faveur, la baronnie de Biron en duché-pairie. Il se distingua dans toutes les occasions. A la bataille d’Ivry, donnée en 1590, il commandait le corps de réserve. Borné par sa position à faire bonne contenance, il ne se battit point, parce qu’il ne devait pas le faire. « Sire, dit-il à Henri IV, qui avait montré la plus grande bravoure dans cette journée, vous avez fait mon personnage, et j’ai fait le vôtre. » Le baron de Biron, son fils, fit aussi des prodiges de valeur. Henri IV, très touché des preuves qu’il avait données de son courage, écrivit au maréchal : « Quoique vous soyez le père, vous n’aimez pas tant votre fils que moi. Je puis dire de lui et de moi : TEL MAÎTRE TEL VALET. »

Le maréchal ne se signala pas moins aux sièges de Paris et de Rouen, et au combat d’Aumale en 1594. II fut blessé la même année au combat de Fontaine-Française : le roi le dégagea lui-même, dans cette journée, du milieu des arquebusades, le trouvant tout percé de coups d’épée. Il se signala encore contre l’Espagne aux sièges d’Amiens, de Bourg-en-Bresse. Il fut ambassadeur en Angleterre, à Bruxelles et en Suisse. Le roi le combla de bienfaits ; mais le maréchal eut la lâcheté de conspirer contre son maître. Il se ligua avec la Savoie et l’Espagne, qui le flattaient de la souveraineté du duché de Bourgogne et de la Franche-Comté, qu’on devait lui donner pour dot d’une fille du roi d’Espagne, qu’on promettait de lui faire épouser.

Son dessein fut découvert par un gentilhomme nommé Lafin, qui le trahit indignement. Dès que le maréchal fut arrêté, il désavoua les projets qu’on lui prêtait, et s’en déclara coupable ensuite, avec une faiblesse qui ne répondait guère au courage qu’il avait montré. Il fut condamné à avoir la tête tranchée, et fut exécuté dans l’intérieur de ta Bastille. Faible et furieux dans ses derniers moments, il eut la double honte d’avoir mérité la mort, et de ne pas savoir mourir. « Qu’on ne m’approche pas, s’écria-t-il en jurant sur l’échafaud ; si l’on me met en fougue, j’étranglerai la moitié de ce qui est ici. »

« Le maréchal de Biron (dit le Laboureur) était un esprit fier et hautain, et presque ingouvernable, ne se plaisant qu’aux choses difficiles et presque impossibles. Il enviait toute la grandeur d’autrui ; et la jalousie qu’il portait au duc de Montmorency, à cause de sa charge de connétable, s’étendit jusqu’à Louise de Budos, sa femme. Il lui fit parler de mariage, son mari vivant, comme celui qui croyait devoir être son successeur ; et la partie était faite entre eux. Mais le connétable leur survécut. »

A ce portrait, nous joindrons celui que l’auteur de l’Intrigue du Cabinet, sous Henri IV et Louis XIII, a tracé de Biron. « Il fut mal élevé. Calviniste d’abord par son éducation, ensuite catholique par convenance ; à seize ans, il avait déjà changé deux fois de religion, et il n’eut toute sa vie que de l’indifférence pour l’une et pour l’autre doctrines. Quant aux principes de morale, ces principes qui rendent la subordination respectable, et qui établissent la sainteté des devoirs envers le prince et la patrie, Biron ou les ignora, ou les méprisa comme au-dessous de lui.

« On l’accoutuma de bonne heure à faire plier la règle sous ses goûts et ses intérêts. Toujours victorieux à la guerre, constamment heureux dans ses entreprises, redouté dans la société et jamais contredit, excusé sur ses fautes, applaudi dans ses succès, il devint fougueux, opiniâtre, présomptueux. Il aurait voulu se rendre le centre de tout, et que rien (disait-il à Henri IV) par autre que lui n’eût été fait. Sa langue, comme celle de tous les gens vains, était fort légère. Le roi l’excusa longtemps ; et quand on venait lui rapporter les propos inconsidérés du maréchal, propos qui tombaient quelquefois directement sur le monarque, sur ses mœurs, sur son gouvernement, Henri répondait : Je crois bien tous ces langages du maréchal ; mais il ne faut pas toujours prendre au pied de la lettre ses rodomontades, jactances et vanités. Il faut en supporter comme d’un homme oui ne sait pas plus s’empêcher de mal dire d’autrui, et de se vanter excessivement lui-même, que de bien faire lorsqu’il se trouve en une occasion, le cul sur la selle et l’épée à la main.

« Il lui aurait fallu une continuation d’occupations attachantes, telles que la guerre en fournit ; faute de cela, il donna dans tous les excès du luxe, dans toutes les dépenses. L’énormité de ses pertes au jeu l’effrayait lui-même. Je ne sais, disait-il, si je mourrai sur un échafaud ; mais je sais bien que je ne mourrai pas à l’hôpital : funeste alternative qui, en effet, attend quelquefois les joueurs effrénés !

« Biron éprouva que, du gros jeu au crime, il n’y a souvent qu’un pas. Livré à ses réflexions après de grandes perles, il s’irritait contre le roi, qui le laissait manquer d’argent. Il blâmait son avarice et son ingratitude ; jamais, à l’en croire, le monarque n’avait assez payé ses services. Il regrettait ces temps de troubles, où les pillages remplissaient les vides de sa prodigalité ; et pour fournir à ses profusions, tout lui paraissait permis, dût-il replonger le royaume dans les horreurs de la guerre civile, dont sa valeur avait contribué à le tirer ».

 
 
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