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23 juillet 1747 : Bernard de Jussieu use avec succès de l'eau de Lusse contre une morsure de vipère

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23 juillet 1747 : Bernard de Jussieu
use avec succès de l’eau de Lusse
contre une morsure de vipère
(D’après « Essai zoologique sur l’Auvergne, ou Histoire naturelle
des animaux sauvages quadrupèdes et oiseaux indigènes », paru en 1798)
Publié / Mis à jour le vendredi 22 juillet 2016, par Redaction
 
 
Temps de lecture estimé : 2 mn
 

Dans son Essai zoologique sur l’Auvergne, ou Histoire naturelle des animaux sauvages quadrupèdes et oiseaux indigènes, ouvrage paru en 1798, A. Delarbre, médecin et correspondant des sociétés de médecine et d’agriculture de Paris, narre l’expérience du célèbre Bernard de Jussieu qui eut lieu le 23 juillet 1747 et à laquelle il assista :

« J’ai été témoin de l’effet de l’eau de lusse, dont j’ai fait plusieurs fois usage pour la guérison de la morsure de la vipère et qui m’a toujours réussi. Voici un événement arrivé pendant mes cours à Paris, qui est inséré dans les mémoires de l’académie des sciences, en 1747, au mois de juillet, pendant une herborisation sur les buttes de Montmorency, où M. Bernard de Jussieu nous avait conduits. Un de mes confrères saisit avec la main un serpent qu’il croyait être une couleuvre, et qui se trouva être un serpent ; il en fut mordu en trois endroits au pouce et à l’index de la main droite et au pouce de la gauche ; il sentit presque aussitôt un engourdissement dans les doigts, et ils s’enflèrent. L’enflure gagna les mains et devint si considérable qu’il ne pouvait plus fléchir les doigts.

« Ce fut dans cet état qu’on le mena à M. de Jussieu, qui était éloigné d’une centaine de pas. L’inspection de l’animal le fit reconnaître pour une vipère. Pour rassurer le blessé qui tenait encore la vipère à la main, M. de Jussieu lui dit avec le plus grand sang-froid : jetez cet animal, et il le fit tuer. Ce trait rassura le malade qui avait été effrayé ; la confiance qu’il avait en M. de Jussieu lui fit espérer une prompte guérison.

Vipère à museau cornu

Vipère à museau cornu

« M. de Jussieu avait sur lui un flacon rempli d’eau de Lusse qui est une préparation de l’alcali volatil uni à l’huile de succin ; il en fit prendre au malade six gouttes dans un verre d’eau ; il en versa sur chaque blessure assez pour les bassiner et les frotter : il était alors une heure après midi, et la chaleur était ardente ; sur les deux heures, le malade se plaignit de maux de cœur, il tomba en défaillance ; on essaya de lui faire une ligature au bras droit, qui était très enflé. M. de Jussieu la fit défaire, et une seconde dose d’eau de lusse, prise dans un verre de vin fit cesser la défaillance.

« Alors le malade desira d’être conduit à l’endroit où il devait passer la nuit, il y fut mené par deux étudiants en médecine qui se chargèrent d’en avoir soin et de lui faire prendre le même remède, s’il lui survenait quelque faiblesse ; il en eut effectivement deux dans la route ; étant au lit il se trouva mal, donna même quelques marques de délire, et vomit tout son dîner ; mais tous ces accidents cédèrent à quelques nouvelles doses d’alcali volatil. Après son vomissement, il resta tranquille et dormit assez paisible·ment.

« M. de Jussieu qui arriva sur les huit heures, le trouva beaucoup mieux, et seulement incommodé de l’abondante transpiration que le remède avait occasionnée ; la nuit fut très bonne ; le lendemain, les mains n’étant pas désenflées, on fit une embrocation avec l’huile d’olive dans laquelle on mêla un peu d’alcali volatil. L’effet de ce remède fut prompt ; une demi-heure après, le malade pouvait fléchir librement les doigts, il s’habilla et revint à Paris, après avoir déjeuné de très bon appétit ; depuis il fut de mieux en mieux et se trouva entièrement guéri au bout de huit jours. L’enflure, l’engourdissement des mains et une jaunisse qui s’était montrée le troisième jour sur les deux avant-bras, furent dissipées par le même remède, dont il usait trois fois par jour, deux gouttes dans un verre de boisson.

« Tel est le procédé de la curation de la morsure de la vipère dans les premiers instants. Le rapport qu’on vient de lire fut rendu public. »

 
 
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