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25 juillet 1799 : bataille d'Aboukir, gagnée sur les Turcs par le général Bonaparte

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25 juillet 1799 : bataille d’Aboukir,
gagnée sur les Turcs par Bonaparte
Publié / Mis à jour le mercredi 25 juillet 2012, par Redaction
 
 
Temps de lecture estimé : 5 mn
 

Le 23 juillet, à la pointe du jour, l’armée se met en mouvement ; l’avant-garde est commandée par le général Murat qui a sous ses ordres quatre cents hommes de cavalerie, et le général de brigade Destaing, avec trois bataillons et deux pièces de canon.

La division Lannes formait l’aile droite, et la division Lanusse l’aile gauche. La division Kléber, qui devait arriver dans la journée, formait la réserve ; le parc, couvert d’un escadron, venait ensuite. Le général de brigade Davoust, avec deux escadrons de cent dromadaires, a ordre de prendre position entre Alexandrie et l’armée, autant pour faire face aux Arabes et à Mourad-Bey, qui pouvait arriver d’un moment à l’autre, que pour assurer la communication avec Alexandrie. Le général Menou, qui s’était porté à Rosette, avait eu l’ordre de se trouver à la pointe du jour à l’extrémité de la barre de Rosette, à Aboukir, au passage du lac Madié, pour canonner tout ce que l’ennemi aurait dans le lac, et lui donner de l’inquiétude sur sa gauche.

Mustapha pacha avait sa première ligne à une demi-lieue, en avant du fort d’Aboukir ; environ mille hommes occupaient un mamelon de sable, retranché à sa droite sur le bord de la mer, soutenu par un village à trois cents toises, occupé par douze cents hommes et quatre pièces de canon. La gauche était sur une montagne de sable, à gauche de la presqu’île, isolée, à six cents toises en avant de la première ligne ; l’ennemi occupait cette position qui était mal retranchée, pour couvrir le puits le plus abondant d’Aboukir. Quelques chaloupes canonnières paraissaient placées pour défendre l’espace de cette position à la seconde ligne ; il y avait deux mille hommes environ et six pièces de canon.

L’ennemi avait sa seconde position en arrière du village, à trois cents toises ; son centre était établi à la redoute qu’il avait enlevée ; sa droite était placée derrière un retranchement prolongé, depuis la redoute jusqu’à la mer ; la redoute vers la mer, occupait des mamelons et la plage, qui se trouvait à la fois sous les feux de la redoute et sous ceux des chaloupes canonnières ; il avait, dans cette seconde position, à peu près sept mille hommes et douze pièces de canon ; à cent cinquante toises derrière la redoute, se trouvait le village d’Aboukir et le fort occupé ensemble par environ quinze cents hommes ; quatre-vingts hommes à cheval formaient la suite du pacha, commandant en chef.

L’escadre était mouillée à une demi-lieue dans la rade. Après deux heures de marche, l’avant-garde se trouve en présence de l’ennemi ; la fusillade s’engage avec les tirailleurs. Bonaparte arrête les colonnes, et fait ses dispositions d’attaque. Le général de brigade Destaing, avec ses trois bataillons, marche pour enlever la hauteur de la droite de l’ennemi, occupée par mille hommes. En même temps, un piquet de cavalerie a ordre de couper ce corps, dans sa retraite, sur ce village. La division Lannes se porte sur la montagne de sable, à la gauche de la première ligne de l’ennemi, où il avait deux mille hommes et six pièces de canon ; deux escadrons de cavalerie ont l’ordre d’observer et de couper ce corps dans sa retraite.

Le reste de la cavalerie marche au centre. La division Lanusse reste en seconde ligne. Le général Destaing marche à l’ennemi au pas de charge ; celui-ci abandonne ses retranchements, et se retire sur le village ; la cavalerie sabre les fuyards. Le corps sur lequel marchait la division Lannes, voyant que la droite de sa première ligne est forcée de se replier, et que la cavalerie tourne sa position, veut se retirer après avoir tiré quelques coups de canon ; deux escadrons de cavalerie et un peloton des guides lui coupent la retraite, et forcent à se noyer dans la mer ce corps de deux mille hommes ; aucun n’évite la mort ; le commandant des guides à cheval, Hercule, est blessé.

Le corps, du général Destaing marche sur le village, centre de la seconde ligne de l’ennemi ; il le tourne en même temps que la 32e demi-brigade l’attaque de front. L’ennemi fait une vive résistance ; sa seconde ligne détache un corps considérable par sa gauche pour venir au secours du village ; la cavalerie la charge, le culbute, et poursuit les fuyards, dont une grande partie se précipite dans la mer. Le village est emporté ; l’ennemi est pour suivi jusqu’à la redoute, centre de sa seconde position. Cette position était très forte ; la redoute flanquée par un boyau qui formait, à la droite, la presqu’île jusqu’à la mer ; un autre boyau se prolongeait sur la gauche ; mais à peu de distance de la redoute, le reste de l’espace était occupé par l’ennemi, qui était sur des mamelons de sable, et dans des palmiers.

Pendant que les troupes reprennent haleine, on met des canons en position au village, le long de la mer ; on bat la droite de l’ennemi et sa redoute. Les bataillons du général Destaing formaient, au village qu’ils venaient d’enlever, le centre d’attaque, en face de la redoute ; ils ont ordre d’attaquer. Le général Fugières reçoit l’ordre de former en colonne la dix-huitième demi-brigade, et de marcher le long de la mer, pour enlever, au pas de charge, la droite des Turcs. La trente-deuxième, qui occupait la gauche du village, a l’ordre de tenir l’ennemi en échec, et de soutenir la dix-huitième.

La cavalerie, qui formait la droite de l’armée attaque l’ennemi par sa gauche ; elle le charge avec impétuosité, à plusieurs reprises ; elle sabre, et force de se jeter à la mer tout ce qui est devant elle ; mais elle ne pouvait rester au delà de la redoute, se trouvant entre son feu et ceux des canonnières ennemies : emportée par sa valeur, dans ce défilé de feux, elle se repliait aussitôt qu’elle avait chargé ; et l’ennemi renvoyait de nouvelles forces sur les cadavres de ses premiers soldats.

Cette obstination et ces obstacles ne font qu’irriter l’audace et la valeur de la cavalerie ; elle s’élance, et charge jusque sur les fossés de la redoute, qu’elle dépasse ; le chef de brigade Duvivier est tué : l’adjudant général Rose, qui dirige les mouvements avec autant de sang-froid que de talent ; le chef de brigade des guides à cheval, Bessières ; l’adjudant général, Leturcq, sont à la tête des charges. L’artillerie de la cavalerie, celle des guides, prennent position sous la mousqueterie ennemie ; et, par le feu de mitraille le plus vif, concourent puissamment au succès de la bataille. L’adjudant général Leturcq, juge qu’il faut un renfort d’infanterie ; il vient rendre compte nu général en chef, qui lui donne un bataillon de la soixante-quinzième ; il rejoint la cavalerie ; son cheval est tué. Alors, il se met à la tête de l’infanterie ; il vole du centre à la gauche, pour rejoindre la dix-huitième demi-brigade, qu’il voit en marche pour attaquer les retranchements de la droite de l’ennemi.

La dix-huitième marche aux retranchements : l’ennemi sort en même temps par sa droite ; tes têtes des colonnes se battent corps à corps. Les Turcs cherchent à arracher les baïonnettes qui leur donnent la mort ; ils mettent le fusil en bandoulière, se battent au sabre et au pistolet. Enfin la dix-huitième arrive jusqu’aux retranchements ; mais le feu de la redoute, qui flanquait du haut en bas le retranchement où l’ennemi s’était rallié, arrête la colonne. Le général Fugières, l’adjudant général Leturcq, font des prodiges de valeur. Le premier reçoit une blessure à la tête ; il continue néanmoins à combattre ; un boulet lui emporte le bras gauche : il est forcé de suivre le mouvement de la dix-huitième, qui se retire sur le village, dans le plus grand ordre, en faisant un feu très vif.

L’adjudant général Leturcq avait fait de vains efforts pour déterminer la colonne à se jeter dans les retranchements ennemis. Il s’y précipite lui-même ; mais il s’y trouve seul ; il y reçoit une mort glorieuse. Le chef de brigade Morangié est blessé. Une vingtaine de braves de la 18e restent sur le terrain. Les Turcs, malgré le feu meurtrier du village, s’élancent des retranchements pour couper la tête des morts et des blessés, et obtenir l’aigrette d’argent que leur gouvernement donne à tout militaire qui apporte la tête d’un ennemi. Le général Murat, qui commandait l’avant-garde, qui suivait tous les mouvements, et qui était constamment aux tirailleurs, saisit le moment où le général Lannes lançait sur la redoute les bataillons de la 22e et 69e, pour ordonner à un escadron de charger et de traverser toutes les positions de l’ennemi, jusque sur les fossés du fort.

Ce mouvement est fait avec tant d’impétuosité et d’à-propos, qu’au moment où la redoute est forcée, cet escadron se trouvait déjà pour couper à l’ennemi toute retraite dans le fort. La déroute est complète ; l’ennemi, en désordre et frappé de terreur, trouve partout les baïonnettes et la mort ; la cavalerie le sabre ; il croit n’avoir de ressource que dans la mer ; dix mille hommes s’y précipitent ; ils y sont fusillés et mitraillés. Jamais spectacle aussi terrible ne s’est présenté ; aucun ne se sauve. Les vaisseaux étaient dans la rade, à deux lieues d’Aboukir. Mustapha pacha, commandant en chef de l’armée turque, est pris avec deux cents Turcs ; deux mille restent sur le champ de bataille. Toutes les tentes, tous les bagages, vingt pièces de canon, dont deux anglaises, qui avoient été données par la cour de Londres au Grand-Seigneur, restent au pouvoir des Français ; deux canots anglais se dérobent par la fuite. Le fort d’Aboukir ne tire pas un coup de fusil ; tout est frappé de terreur. Il en sort un parlementaire qui annonce que ce fort est défendu par douze cents hommes. On leur propose de se rendre ; mais les uns y consentent, les autres s’y opposent. La journée se passe en pourparlers ; on prend position ; on enlève les blessés.

C’est par cette mémorable victoire, et par la prise du fort d’Aboukir, qui eut lieu huit jours après, que Bonaparte termina ses glorieux travaux en Egypte.

 
 
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