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18 juillet 390 avant Jésus-Christ : bataille d'Allia opposant Gaulois et Romains

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18 juillet 390 avant J.-C. :
bataille d’Allia opposant Gaulois et Romains
Publié / Mis à jour le lundi 16 juillet 2012, par Redaction
 
 
Temps de lecture estimé : 4 mn
 

Le 14 des Calendes d’août, ou le 18 juillet, était regardé par les Romains parmi les jours néfastes, comme un des plus sinistres. Il était défendu d’y vaquer à aucune fonction quelconque, soit publique, soit privée. On l’appelait le jour d’Allia.

« Que la fortune sait bien nous frapper d’aveuglement, dit Tite-Live, lorsque, méditant ses vengeances, elle veut nous porter des coups plus sûrs ! Rome, n’ayant pour ennemis que des Fidénates, des Véiens, et les autres peuplades qui bordaient ses frontières, avait souvent cru devoir déployer ses plus grandes ressources, et s’armer de toute la force dictatoriale ; et maintenant qu’elle voyait s’élever une guerre qui lui arrivait des bords de l’Océan et des extrémités du monde, et qu’un déluge effroyable d’ennemis, si peu semblables à tout ce qu’elle connaissait, venait fondre sur elle, Rome se contenta des simples préparatifs d’une défense ordinaire.

Les Fabius — les trois fils de Marcus Fabius Ambustus avaient été envoyés vers les Gaulois pour les engager à lever le siège de Clusium —, qui avaient suscité la guerre par leur témérité, réglaient toutes les dispositions ; ils ne mirent pas plus de sévérité dans les enrôlements, qu’il était d’usage d’en mettre pour les guerres d’une médiocre importance ; ils allaient même jusqu’à rabaisser leurs ennemis. Cependant, lorsque les Gaulois apprirent que, loin de sévir contre des infracteurs du droit des gens, on leur avait au contraire prodigué les honneurs, et qu’on s’était joué à ce point de leur députation, ils s’abandonnèrent à toutes les violences de la colère, dont cette nation ne fut jamais maîtresse : ils lèvent brusquement leurs enseignes, et marchent à grandes journées sur le chemin de Rome.

Aux approches de cette marche impétueuse des Barbares, les villes effrayées couraient aux armes, les habitants des campagnes prenaient la fuite ; mais ils les rassurèrent, en criant du plus loin qu’ils pouvaient se faire entendre, qu’ils n’en voulaient qu’aux Romains : dans tous les lieux de leur passage, cette multitude d’hommes et de chevaux occupait en longueur et en largeur un terrain immense. L’alarme avait été donnée d’avance à Rome par tous les rapports qui arrivèrent de Clusium, et ensuite successivement des autres villes ; mais la célérité des ennemis ajoutait à la consternation. On n’eut que le temps de lever comme à la hâte une armée qu’on fit partir précipitamment, et encore on fut à peine à onze milles de Rome, qu’on rencontra l’ennemi à l’endroit où le fleuve Allia, se creusant, à sa chute des monts Crustuminiens, un lit extraordinairement profond, va un peu au-dessous du chemin, se perdre dans les eaux du Tibre. Déjà tout le pays en face et autour des Romains, était couvert de Gaulois ; et cette nation, naturellement turbulente, formait, d’un mélange de chants barbares et de mille clameurs confuses, un retentissement affreux qui assourdissait toute la contrée.

« Nos généraux ne daignèrent se précautionner, ni d’un camp, ni de bons retranchements qui leur eussent servi de refuges ; et sans mettre au moins les dieux dans leurs intérêts, puisqu’ils négligeaient les ressources de la prudence humaine, ils vont au combat sans avoir sacrifié, sans avoir pris les auspices. Ils donnèrent un très grand prolongement à leurs ailes pour n’être point enveloppés par la multitude des ennemis : disposition vicieuse qui, sans leur procurer l’avantage d’un front égal, affaiblit prodigieusement leur centre en l’amincissant au point, qu’en plusieurs endroits la ligne était rompue. Sur la droite, se trouvait un terrain un peu élevé, où l’on jugea à propos de placer un corps de réserve ; ce fut par là que la déroute commença, mais aussi ce fut l’unique salut de l’armée dans sa fuite. Brennus, chef des Gaulois, supposant de la ruse aux ennemis, à raison de leur petit nombre, imagina qu’ils n’avoient occupé cette éminence qu’afin de pouvoir tomber, avec ce corps de réserve, sur les flancs et sur le dos des Gaulois lorsque ceux-ci seroient occupés à combattre de front les Romains.

« Dans cette idée, il se porta d’abord sur le corps de réserve, ne doutant pas que s’il parvenait à s’emparer de ce poste, le reste du terrain, parfaitement uni, ne lui opposant plus d’obstacles, la grande supériorité du nombre ne lui assurât une prompte victoire. Ainsi, les Barbares eurent pour eux la bonne conduite, ainsi que la fortune. Du côté des Romains, rien de semblable, ni de la part des généraux, ni de la part des soldats : la crainte était leur unique sentiment, la fuite leur seule pensée ; et tel fut le renversement de toutes les idées, qu’au lieu de prendre leur chemin droit vers Rome, où étaient leurs femmes et leurs enfants, la très grande partie de l’armée courut se réfugier à Véïes, dans une ville ennemie, ayant à traverser le Tibre pour y arriver.

« Le corps de réserve, protégé par le terrain, fit quelque résistance : partout ailleurs, les plus proches se figurant entendre déjà l’ennemi sur leurs flancs, les plus éloignés sur leurs derrières, sans l’avoir envisagé, avant presque de l’apercevoir, tous s’enfuirent sans avoir livré le moindre combat, sans avoir même répondu au cri de charge, n’ayant pas un mort, pas un blessé, car aucuns ne périrent en combattant ; ce qu’il y eut de tué le fut dans la fuite, par l’obstacle qu’ils y mirent eux-mêmes en se précipitant en foule les uns sur les autres. L’aile gauche toute entière, après avoir jeté ses armes, prit la fuite du côté du Tibre ; et c’est là que fut la plus grande perte : beaucoup, qui ne savaient point nager, trop foibles pour résister au courant avec le poids de leurs cuirasses et de leurs autres vêtements, furent engloutis dans les eaux : la plus grande partie, toutefois, réussit à s’échapper et gagna Véïes ; et là il ne leur vint point dans l’idée d’envoyer à Rome le moindre renfort, pas même un courrier pour annoncer leur désastre. L’aile droite, qui se trouvait loin du fleuve et tout près de la montagne, se retira à Rome ; et sans se donner même le temps de fermer les portes de la ville, courut se réfugier dans la citadelle.

« De leur côté, les Gaulois, après une victoire si soudaine qu’elle en paraissait surnaturelle, restèrent comme frappés d’engourdissement : ils éprouvèrent eux-mêmes un sentiment de terreur, et dans le premier moment demeurèrent immobiles à la même place, comme ignorant ce qui venait d’arriver. Ils soupçonnèrent ensuite quelque embuscade : rassurés enfin, ils commencèrent à dépouiller les morts ; et suivant l’usage de leur nation, dressèrent un trophée de toutes les armes qu’ils rassemblèrent en monceaux. Alors, n’apercevant plus d’ennemis nulle part, ils se mettent en route et arrivent sous les murs de Rome quelque temps avant le coucher du soleil. Lorsque les cavaliers qu’ils avaient détachés en avant vinrent leur annoncer que la ville était toute ouverte, qu’il n’y avait pas un seul poste en avant des portes, qu’il ne paraissait point de soldats sur les murs, ce nouveau phénomène les jetant clans le même étonnement que celui de leur victoire, les retint encore en suspens.

« Redoutant la nuit et les surprises dans une ville inconnue, ils s’arrêtèrent entre Rome et l’Anio ; seulement ils envoyèrent reconnaître le tour des remparts et les autres portes de la ville, pour s’assurer des dispositions de l’ennemi dans une situation si désespérée. Comme on ignorait à Rome que la plus grande partie de l’armée s’était retirée à Véïes, et qu’on était persuadé généralement qu’il s’était échappé que ceux qu’on avait vus rentrer, les regrets enveloppant également les vivants et les morts, les lamentations retentissaient presque d’un bout de la ville à l’autre. Mais à la nouvelle de l’arrivée de l’ennemi, la consternation publique fit taire les douleurs particulières. On ne tarda pas à entendre les hurlements et les chants discordants des troupes de Barbares qui rôdaient tout autour des remparts.

Tout le temps qui s’écoula depuis ce moment jusqu’au lendemain, retint les esprits dans une telle anxiété, que chaque instant leur paraissait l’instant fatal où les ennemis allaient se jeter dans la ville. Ils le crurent d’abord du premier moment de l’arrivée des Gaulois ; car si ce n’eût pas été leur projet, pourquoi ne seraient-ils pas restés sur l’Allia ? Vers le coucher du soleil, ils se persuadèrent encore que l’ennemi profiterait d’un reste de jour pour effectuer son invasion dans la nuit ; et la nuit venue, que l’attaque avait été différée, pour imprimer plus de terreur par une irruption nocturne. »

 
 
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