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2 juillet 1798 : l'armée française, commandée par Bonaparte, débarque en Egypte, et prend d'assaut Alexandrie

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Éphéméride, événements
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2 juillet 1798 : l’armée française,
commandée par Bonaparte, débarque
en Egypte, et prend d’assaut Alexandrie
(D’après « Mémoires du maréchal Berthier, prince de Neuchâtel et de Wagram, major-général des armées françaises » (Tome 1), paru en 1827)
Publié / Mis à jour le lundi 2 juillet 2018, par Redaction
 
 
Temps de lecture estimé : 4 mn
 
 
 
Huit jours avaient suffi à Bonaparte pour prendre possession de l’île de Malte, y organiser un gouvernement provisoire, se ravitailler, faire de l’eau, et régler toutes les dispositions militaires et administratives. Il avait paru devant cette île le 10 juin : il la quitte le 19 juin, après en avoir laissé le commandement au général Vaubois

Les vents du nord-ouest soufflaient grand frais. Le 25 juin, la flotte est à la vue de l’île de Candie ; la 29 elle est sur la côte d’Afrique ; le 30 au matin, elle découvre la tour des Arabes ; le soir elle est devant Alexandrie. Bonaparte fait donner l’ordre de communiquer avec cette ville, pour y prendre le consul français, et avoir des renseignements tant sur les Anglais que sur la situation de l’Egypte.

Le consul arrive le 1er juillet à bord de l’amiral : il annonce que la vue de l’escadre française a occasionné dans la ville un mouvement contre les chrétiens, et qu’il a couru lui-même de grands dangers pour s’embarquer. Il ajoute que quatorze vaisseaux anglais ont paru le 28 juin à une demi-lieue d’Alexandrie, et que l’amiral Nelson, après avoir envoyé demander au consul anglais des nouvelles de la flotte française, a dirigé sa route vers le nord-est ; il assure enfin que la ville et les forts d’Alexandrie sont disposés à se défendre contre ceux qui tenteraient un débarquement, de quelque nation qu’ils fussent.

Arrivée de Bonaparte en Égypte : portrait du général Bonaparte et allégorie de son arrivée à Alexandrie, le 1er juillet 1798. Gravure anonyme de 1798

Arrivée de Bonaparte en Égypte : portrait du général Bonaparte et allégorie
de son arrivée à Alexandrie, le 1er juillet 1798. Gravure anonyme de 1798

Tout devait faire craindre que l’escadre anglaise, paraissant d’un moment à l’autre, ne vînt attaquer la flotte et le convoi dans une position défavorable. Il n’y avait pas un instant à perdre : le général en chef donna donc le soir même l’ordre de débarquement ; il en avait décidé le point au Marabou ; il avait même ordonné de faire mouiller l’armée navale aussi près de ce point qu’il serait possible ; mais deux vaisseaux de guerre, en s’abordant, tombent sur le vaisseau amiral, et cet accident oblige de mouiller à l’endroit même où il est arrivé. La distance de l’endroit du mouillage, éloigné de trois lieues de terre , le vent du nord qui soufflait avec violence, une mer agitée qui se brisait contre les récifs dont cette côte est bordée : tout rendait le débarquement aussi difficile que périlleux ; mais ces dangers, cette contrariété des éléments ne peuvent arrêter des braves, impatients de prévenir les dispositions hostiles des habitants du pays.

Bonaparte veut être à la tête du débarquement. Il monte une galère, et bientôt il est suivi d’une foule de canots sur lesquels les généraux Bon et Kléber avaient reçu l’ordre de faire embarquer une partie de leurs divisions qui se trouvaient à bord des vaisseaux de guerre. Les généraux Desaix, Regnier et Menou, dont les divisions étaient sur les bâtiments de convoi, reçoivent l’ordre d’effectuer leur débarquement sur trois colonnes, vers le Marabou.

La mer en un instant est couverte de canots qui luttent contre l’impétuosité et la fureur des vagues. La galère que montait Bonaparte s’était approchée de plus près du ban des récifs, où l’on trouve la passe qui conduit au banc du Marabou : là il attend les chaloupes sur lesquelles étaient les troupes qui avaient eu ordre de se réunir à lui : mais elles ne parviennent à ce point qu’après le coucher du soleil, et ne peuvent traverser que pendant la nuit le banc de récifs. Enfin , à une heure du matin, le général en chef débarque à la tête des premières troupes, qui se forment successivement dans le désert à trois lieues d’Alexandrie.

Bonaparte envoie des éclaireurs en avant, et passe en revue les troupes débarquées : elles se composaient d’environ mille hommes de la division Kléber, dix-huit cents de la division Menou, et quinze cents de celle du général Bon. La position des vaisseaux et la côte du Marabou n’avaient permis de débarquer ni chevaux ni canons ; les divisions Desaix et Regnier n’avaient pu encore gagner la terre, par les difficultés qu’elles avaient éprouvées dans leur navigation ; mais Bonaparte sait qu’il commande à des hommes qui ne comptent point leurs ennemis. Il fallait profiter de la nuit pour se porter sur Alexandrie ; et à deux heures et demie il se met en marche sur trois colonnes.

Prise d'Alexandrie par Bonaparte dans la nuit 1er au 2 juillet 1798. Lithographie (coloriée) de 1830

Prise d’Alexandrie par Bonaparte dans la nuit 1er au 2 juillet 1798.
Lithographie (coloriée) de 1830

Au moment du départ, on vit arriver quelques chaloupes de la division Regnier ; ce général reçoit l’ordre de prendre position pour garder le point de débarquement. Le général Desaix avait reçu celui de suivre le mouvement de l’armée, aussitôt que sa division aurait débarqué. L’ordre est donné au bâtiment de transport d’appareiller, et de venir mouiller dans le port du Marabou, pour faciliter le débarquement du reste des troupes, et amener à terre deux pièces de campagne avec les chevaux qui devaient les traîner.

Bonaparte marchait à pied avec l’avant-garde accompagné de son état-major et des généraux. Il avait commandé au général Cafarelli, qui avait une jambe de bois, d’attendre qu’on eût pu débarquer un cheval ; mais ce général, qui ne veut pas qu’on le devance au poste d’honneur, et sourd à toutes les instances, brave les fatigues d’une marche pénible. La même ardeur, le même enthousiasme règnent dans toute l’armée. Le général Bon commandait la colonne droite, le général Kléber celle du centre ; celle de gauche était sous les ordres du général Menou qui côtoyait la mer. Une demi-heure avant le jour, un des avant-postes est attaqué par quelques Arabes qui tuent un officier : ils approchent ; une fusillade s’engage entre eux et les tirailleurs de l’armée, à une demi-lieue d’Alexandrie environ ; mais à l’approche des Français, ils abandonnent les hauteurs qui dominent la ville, et s’enfoncent dans le désert.

Bonaparte se voyant près de l’enceinte de la vieille ville des Arabes, donne l’ordre à chaque colonne de s’arrêter à la portée du canon. Désirant prévenir l’effusion du sang, il se dispose à parlementer ; mais des hurlements effroyables d’hommes, de femmes et d’enfants, et une canonnade qui démasque quelques pièces, font connaître l’intention de l’ennemi. Réduit à la nécessité de vaincre, Bonaparte fait battre la charge : les hurlements redoublent avec une nouvelle fureur ; les Français s’avancent vers l’enceinte, qu’ils se disposent à escalader malgré le feu des assiégés, et une grêle de pierres qu’on fait pleuvoir sur eux. Généraux et soldats escaladent les murs avec la même intrépidité.

Le général Kléber est atteint d’une balle à la tête : le général Menou est renversé du haut des murailles qu’il avait gravies, et est couvert de contusions. Le soldat rivalise avec les chefs : un guide, nommé Joseph Cala ; devance les grenadiers, et monte un des premiers sur le mur, où, malgré le feu de l’ennemi et les nuées de pierres qui fondent sur lui, il aide les grenadiers Sabathier et Labruyère à escalader le rempart. Les murs sont bientôt couverts de Français : les assiégés fuient dans la ville, la terreur devient genérale ; cependant ceux qui sont dans les vieilles tours continuent leur feu, et refusent obstinément de se rendre.

Le général Bonaparte donne un sabre au chef militaire d'Alexandrie, juillet 1798. Peinture de François-Henri Mulard (1808)

Le général Bonaparte donne un sabre au chef militaire d’Alexandrie, juillet 1798.
Peinture de François-Henri Mulard (1808)

D’après les ordres de Bonaparte , les troupes ne devaient point entrer dans la ville, mais se former sur les hauteurs du port qui la dominent. Le général en chef se rend sur ces monticules dans l’intention de déterminer la ville à capituler ; mais le soldat, furieux de la résistance de l’ennemi, s’était laissé entraîner par son ardeur. Déjà une grande partie se trouvait engagée dans les rues de la ville, où il s’établissait une fusillade meurtrière. Bonaparte fait battre à l’instant la générale : il mande vers lui le capitaine d’une caravelle turque qui était dans le port vieux ; il le charge de porter aux habitants d’Alexandrie des paroles de paix , de les rassurer sur les intentions de la république française, de leur annoncer que leurs propriétés, leur liberté, leur religion seront respectées ; que la France, jalouse de conserver leur amitié et celle de la Porte, ne prétend diriger ses forces que contre les Mameluks. Ce capitaine, suivi de quelques officiers français, se rend dans la ville, et engage les habitants à se rendre, pour éviter le pillage et la mort.

Bientôt les imams, les cheikhs, les chérifs viennent se présenter à Bonaparte, qui leur renouvelle l’assurance des dispositions amicales et pacifiques de la république française : ils se retirent pleins de confiance dans ces dispositions ; les forts du Phare sont remis aux Français, qui prennent en même temps possession de la ville et des deux ports. Bonaparte ordonne que les prières et cérémonies religieuses continuent d’avoir lieu comme avant l’arrivée des Français, que chacun retourne à ses travaux et à ses habitudes. L’ordre et la sécurité commencent à renaître.

 
 
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