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26 juin 1794 : bataille de Fleurus

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26 juin 1794 : bataille de Fleurus
Publié / Mis à jour le vendredi 29 juin 2012, par Redaction
 
 
Temps de lecture estimé : 4 mn
 

Un premier combat avait ensanglanté, le 16 juin 1794, les plaines de Fleurus (à quelque distance de Namur). Le général Jourdan, au moment d’y saisir la victoire, s’était vu, par l’épuisement des munitions, empêché de prolonger une lutte qui coûta des pertes égales aux deux partis, et les Français repassèrent la Sambre. Cet échec fut promptement réparé. Le 18, Jourdan franchit la rivière pour la cinquième fois, et commença le troisième bombardement de Charleroi, qui capitula le 25 à l’instant où le prince de Cobourg, avec toute son armée, arrivait au secours de la place. Il était six heures du soir, et des deux côtés ou se disposa à un engagement général pour le lendemain.

L’armée républicaine, à qui le temps avait manqué pour resserrer son front de bataille, se développait, en appuyant ses deux extrémités à la Sambre, sur une ligne demi-circulaire de dix lieues environ, qui passait par Lambusart, Fleurus, Wagné, Heppignies, Thuméon, Gosselies, Gouy, Traségnies, Forchies, Lernes et Vespe, en arrière de Fontaine-l’Evêque. Plusieurs de ces villages étaient fortifiés et palissadés ; en outre, au centre de la ligne, on avait élevé sur les hauteurs d’Heppignies une redoute de dix-huit pièces de gros calibre, qui dominait les plaines de Mellet et de Fleurus. Marceau et Mayer commandaient l’aile droite ; Lefebvre, Championnet et Morlot, le centre ; Kléber et Moutaigu, l’aile gauche. Dans l’intérieur du demi-cercle, Ransart était occupé par une réserve d’infanterie aux ordres du général llatry, et Lombues par une réserve de cavalerie aux ordres du général Dubois. Enfin, à l’extrémité de la gauche, le général Daurier commandait un dernier corps de réserve.

Au point du jour, quatre-vingt-dix mille Austro-Hollandais, partagés en neuf colonnes, étaient aux prises avec soixante-seize mille Français. Le prince d’Orange et le général Latour conduisaient la droite des alliés. Le prince obtint d’abord quelques avantages, s’empara de Fontaine-l’Evêque, et marcha contre le château de Vespe. Il exécuta plusieurs attaques très vives, auxquelles firent face avec gloire le courage et le sang-froid du général Daurier, et tenta de prendre les républicains en flanc ; mais, après beaucoup d’efforts, infructueux, il fut obligé de ramener sur Forchies ses troupes harassées. Pendant ce temps, la colonne de Latour s’était avancée vers Traségnies, avait repoussé la division Montaigu, et déjà menaçait Marchienne-au-Pont sur la Sambre. Bientôt l’intrépide Kléber, qui formait la seconde ligne de l’aile gauche vers Gosseies et en avant de Jumet, s’ébranle et met un terme aux progrès de l’ennemi. Bernadotte, avec quelques bataillons, sauve Marchienne, et, tandis qu’il pénètre dans le bois de Monceaux, Kléber, dont toutes les forces sont engagées, commande vers deux heures à la brigade Duhesme, soutenue de deux régiments de cavalerie, de prendre à dos la colonne de Latour, qui finit par effectuer sa retraite sur Forchies, où il ne put même s’arrêter.

Au centre, le général Morlot, après une résistance honorable, s’était décidé, pour éviter d’être tourné par sa gauche, à regagner les retranchements de Gosselies. De là, il soutint victorieusement les assauts du général Quasdanowitch, qui s’épuisa en vaines attaques pour enlever cette position. Championnet, appuyé à la grande redoute d’Heppignies, et protégé par quatre batteries d’artillerie légère, eut la gloire de contenir pendant dix heures toutes les forces du prince de Kaunitz. Mais celui-ci, ayant eu avis des succès de Beaulieu à Lambusart, qui était tombé au pouvoir des Autrichiens, prit l’offensive avec une vigueur nouvelle, chassa les Français du village, et s’empara de la redoute. Championnet, persuadé, d’après le mouvement rétrograde de la division Lefebvre, qu’elle était battue, et dans la crainte de voir sa droite prise à revers, s’était mis en plaine retraite.

Jourdan mesure d’un coup d’œil l’étendue du danger ; il s’élance tout à coup, entraîne avec lui six bataillons et six escadrons de la division Kléber, les forme sur-le-champ en colonnes serrées, et prescrit à Championnet de reprendre au pas de charge le village d’Heppignies. Cette habile manœuvre du général en chef décide de la victoire sur ce point. Les Impériaux, assaillis de toutes parts, reculent précipitamment, tandis que le feu de la grande redoute, où les Français sont rentrés, foudroie leurs bataillons ébranlés. Une charge de cavalerie ordonnée par Jourdan, avec cet à-propos qui distingue les opérations des grands capitaines, enfonce la première ligne autrichienne, qui perd cinquante pièces de canon. Cependant ce mouvement, que le général Dubois exécuta avec une .ardeur et une intrépidité incomparables, n’obtint pas, faute d’appui, tout le succès possible. Les Autrichiens, par un dernier effort, parvinrent à ressaisir leur artillerie ; mais ils n’étaient plus en état de continuer la bataille, et ils commencèrent leur retraite à sept heures du soir.

A l’extrême gauche des Impériaux, la fortune s’était d’abord déclarée entièrement en leur faveur. Le corps de Marceau avait perdu toutes ses positions. Précipité par des charges de cavalerie, il se replia sur Pont-à-Loup, et repassa la Sambre dans la plus grande confusion. Il ne restait à Marceau qu’une poignée de braves, soutenue par trois bataillons de la division Hatry et autant de la division Lefebvre. Celui-ci, dont la déroute des troupes de Marceau menaçait sérieusement le flanc droit, commanda à son avant-garde, attaquée par l’archiduc Charles, de quitter Fleurus. C’est d’après ce mouvement que Championnet avait cru à la défaite de Lefebvre. Lambusart devint alors le point de mire de Beaulieu ; il était convaincu que la prise de ce village lui donnerait la facilité de débloquer Charleroi, et de couper de ses points de retraite la droite de l’année française ; en conséquence, il chercha à porter ses masses de ce côté pour frapper un coup décisif. Mais le général Jourdan, qui se révéla tout entier dans cette journée par le plus habile emploi de ses réserves, saisit la pensée de son adversaire, et détache sur-le-champ une partie de la division Hatry au secours de Lefebvre.

Alors s’engage un combat des plus terribles ; les bataillons de Marceau commencent un feu meurtrier qui arrête Beaulieu au moment où il voulait déboucher de Lambusart. Lefebvre, de son côté, reçoit les colonnes autrichiennes à demi-portée de fusil, et sème dans leurs rangs le désordre et la mort : trois fois elles reviennent à la charge ; trois fois elles vont se briser contre le courage de nos soldats. L’artillerie tonne avec fureur, les obus enflamment les blés et les baraques du camp, des caissons atteints par le feu font explosion avec un bruit affreux, et cette partie du champ de bataille se transforme bientôt en une scène d’épouvante et de destruction, où rugissent le carnage et l’incendie. Cet effrayant spectacle jette une terreur subite dans l’armée française ; un cri de retraite se fait entendre : « Non, point de retraite aujourd’hui », s’écrie d’une voix forte le brave Jourdan, qui, par ces énergiques et brèves paroles, raffermit la contenance de ses bataillons.

Enfin, Beaulieu est chassé de toutes les positions dont il s’était emparé, et il recule vers Sombref et Gembloux, en laissant la terre jonchée de cadavres. Certain désormais de la reddition de Charleroi, et repoussé sur tous les points où il avait eu le tort impardonnable d’engager des combats partiels au lieu de concentrer ses forces, le prince de Cobourg avait fait donner l’ordre de la retraite à six heures du soir. Les Français couchèrent sur le lieu même de leurs exploits, et purent se rappeler avec orgueil que déjà cent quatre ans auparavant Fleurus avait été témoin d’un brillant triomphe remporté par le maréchal de Luxembourg. Les vaincus avaient perdu sept mille hommes et trois mille prisonniers, et les vainqueurs cinq mille.

 
 
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