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Hiver 1783-1784 : Colosse de neige pour remercier Louis XVI. Tête roule sur le pavé le 21 janvier 1784. Froid rigoureux. Impôt exceptionnel

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Anecdotes insolites
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21 janvier 1784 : la tête d’un colosse
de neige érigé pour remercier
Louis XVI roule sur le pavé...
(D’après « Collection de précis historiques. Mélanges
littéraires et scientifiques », paru en 1862)
Publié / Mis à jour le jeudi 21 janvier 2016, par Redaction
 
 
Temps de lecture estimé : 1 mn
 
 
 
Neuf ans jour pour jour avant l’assassinat de Louis XVI, l’académicien et ancien ministre Malesherbes (1774-1776) consigne dans ses notes un fait qui rétrospectivement nous apparaît comme des plus étranges : un colosse de neige ayant été édifié sur le pont Neuf à l’effigie du roi en remerciement d’un impôt exceptionnel levé sur les plus riches pour soulager un peuple souffrant de la rigueur exceptionnelle de l’hiver 1783-1784, la tête tombe et roule sur le pavé...

En 1862, la Collection de précis historiques rapporte que « Le Messager a publié l’anecdote suivante, tirée des notes et des papiers inédits de M. de Malesherbes, ministre et ami du vertueux et infortuné Louis XVI. On pourra remarquer que c’était le 21 janvier 1784, neuf ans jour pour jour avant la décapitation du roi, que la tête du colosse de neige roula sur le pavé. »

Le Messager écrivait en effet : « L’hiver de 1783-1784 était d’une rigueur épouvantable. Les églises, les ateliers, les lieux publics étaient fermés. Paris semblait désert. On ne rencontrait plus personne dans les rues. Les riches étaient réduits à brûler leurs meubles pour se chauffer. Les pauvres mouraient de froid dans leurs greniers. La charité même était impuissante : la cassette du roi était épuisée.

« Enfin Louis XVI, ému par les récits que lui faisait chaque matin M. Lenoir, lieutenant général de police, eut l’idée de remettre en vigueur les ordonnances relatives au grand bureau des pauvres, et qui donnaient à ce grand bureau le droit de lever chaque année, à Paris, une taxe sur les princes, seigneurs, bourgeois, artisans et autres habitants de quelque qualité qu’ils soient : gens d’église, communautés, ecclésiastiques et laïques, etc., n’y ayant d’exemptés que les pauvres seulement.

Le Pont-Neuf au XVIIIe siècle

Le Pont-Neuf au XVIIIe siècle

« Cette ordonnance fut affichée, aux acclamations du peuple. Quelques jours après, on eut de l’argent, la confiance revint ; enfin le temps se radoucit. Le peuple témoigna sa joie en élevant avec de la neige, vis-à-vis la statue d’Henri IV sur le pont Neuf, une statue du roi qui dépassait le second étage des maisons.

« Les traits du roi étaient d’une ressemblance parfaite. Sur la tête de cette effigie on avait posé une couronne de fleurs artificielles, donnée par Mlle Bertin, modiste de la reine.

« Sur le piédestal de la statue on avait gravé celle inscription : Notre amour pour lui nous réchauffe.

« Tout Paris voulut voir cette statue improvisée et si pittoresque. Il devint à la mode d’aller se promener sur le pont Neuf et sur le terre-plein ; les femmes les plus élégantes, les hommes les plus distingués s’y donnaient rendez-vous et s’y mêlaient au populaire. Le dégel fit cesser cet engouement. Un matin, c’était le 21 janvier 1784, la tête du colosse se détacha et roula sur le pavé.

« M. de Malesherbes, que la charité rendait matinal, et qui était en disgrâce depuis quelques jours, M. de Malesherbes traversait ce jour-là de bonne heure la place Dauphine, pour aller visiter les prisonniers du Châtelet. Il vit la chute de la tête ; il vit aussi un homme, un porteur d’eau, ramasser la couronne de fleurs qui était montée sur un cerceau, et s’en servir pour porter les seaux qu’il venait de remplir à la rivière. M. de Malesherbes fut frappé de ce spectacle et le consigna dans ses notes, bien qu’il ne songeât pas à y voir un sombre pronostic. »

 
 
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