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Ne pas faire à autrui ce qu'on ne voudrait pas qu'il vous fît. Origine, signification proverbe, expression populaire. Dictionnaire locutions

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Expressions, Proverbes
Proverbes et expressions populaires d’usage courant : origine, signification d’expressions proverbiales de la langue française
Ne pas faire à autrui ce
qu’on ne voudrait pas qu’il vous fît
Publié / Mis à jour le vendredi 16 décembre 2011, par Redaction
 
 
Temps de lecture estimé : 1 mn
 
 
 
Il faut avoir des droits de chacun le même respect que nous désirons qu’on ait pour les nôtres

Ce proverbe est plutôt une maxime pleine d’équité et elle résume les devoirs stricts que les hommes ont à remplir les uns envers les autres. Les Anciens avaient sur ce sujet des idées analogues. Voici d’abord un vers de Phèdre : Sua quisque exempta debet aequo animo pati, que l’on traduit ainsi : On doit souffrir sans se plaindre le traitement qu’on a fait aux autres. En voici encore deux autres du même auteur :

Humanitati qui se non accommodat,
Plerumque paenas oppetit superbiae

ce qui veut dire : Celui qui n’a de complaisance pour personne porte souvent la peine de son orgueil. Un autre poète latin, Martial, nous a laissé ce vers : Ab alio expectes quod feceris, ce qui signifie : Attendez-vous à être traité comme vous avez traité les autres.

La Fontaine (Livre VI, fable 15) nous a laissé son appréciation à ce sujet dans son apologue de l’Oiseleur, de l’Autour et de l’Alouette.

Les injustices des pervers
Servent souvent d’excuse aux nôtres.
Telle est la loi de l’univers.
Si tu veux qu’on t’épargne, épargne aussi les autres.

et dans celui du Renard et de la Cigogne (Livre Ier, fable 18) que tout le monde connaît et que l’auteur termine par ces deux vers :

Trompeurs, c’est pour vous que j’écris :
Attendez-vous à la pareille.

Voici une petite anecdote qui entre complètement dans ce sujet ; elle est intitulée le Cadi et le Calife. « Une pauvre veuve fut, malgré ses prières, dépouillée par les architectes du calife Hakkam d’un petit bien qu’ils voulaient enclaver dans les jardins du prince. La veuve se plaignit au cadi Béchir. Les lois étaient pour la veuve ; mais il était difficile de faire entendre raison à un prince que nul n’osait contrarier dans ses désirs. Le cadi fit seller son âne, le chargea d’un sac vide et se rendit dans les jardins, où il trouva Hakkam sur le terrain même qui avait été ravi à la veuve.

« Après avoir, avec la permission du calife, rempli le sac de terre, il pria le prince de l’aider à le placer sur l’âne. Hakkam, étonné, se prêta à ce désir, mais ne put soulever le sac. Le cadi représenta alors à Hakkam que, si sa haute position le mettait à l’abri de la violence, il devait garantir de l’oppression les plus humbles de ses sujets ; que s’il trouvait lourd ce sac de terre, il serait, devant le juge éternel, accablé sous le poids de toute la terre injustement ravie. »

 
 
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