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Les battus paient l'amende. Origine, signification proverbe, expression populaire. Dictionnaire locutions

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Expressions, Proverbes
Proverbes et expressions populaires d’usage courant : origine, signification d’expressions proverbiales de la langue française
Les battus paient l’amende
Publié / Mis à jour le lundi 5 décembre 2011, par Redaction
 
 
Temps de lecture estimé : 1 mn
 
 
 
Les plus faibles passent pour coupables et sont punis

Au Moyen Age on faisait combattre ensemble deux champions qui avaient entre eux un différend. La législation de celte époque permettait au juge de remettre la solution d’une affaire au sort des armes. Celui-ci prononçait qu’il échéait gage de bataille et les deux parties après avoir entendu une messe dite pour la circonstance, messa pro duello, allaient, sous les yeux des magistrats, plaider leur cause, en champ clos.

Les nobles, armés de pied en cap, combattaient à cheval, les vilains ou paysans à pied et armés seulement d’un bâton et d’un bouclier. La victoire était la preuve du droit, comme le combat en était la discussion, parce que Ion croyait que Dieu ayant été pris pour juge, devait toujours faire triompher celui qui avait raison.

C’était vers le VIIIe siècle. Plus le sujet était grave, plus on faisait jurer de personnes avec l’accusé. C’est ce qu’on appelait jurare tertia manu, septima, duodecima, etc., ce qui voulait dire jurer par trois, sept, douze mains selon le nombre de ceux qui juraient avec l’accusé et qui devaient être surtout de sa condition. Ainsi, un noble faisait jurer des nobles, un prêtre des prêtres et une femme faisait jurer des femmes.

L’accusé prononçait seul la formule de son serment et ceux qui juraient avec lui disaient seulement : Je crois qu’il dit vrai. Quand les uns attestaient un fait que les autres niaient, on choisissait un champion de chaque côté pour se battre ; le vaincu, réputé parjure, avait la main coupée, les autres témoins payaient l’amende, pour racheter leur main.

Dans un vieux titré de l’an 1448, il est écrit que le pleige (celui qui portait la caution), était obligé de payer pour le vaincu 112 sols d’amende. Voici trois vers extraits d’un fabliau manuscrit qui ont trait à ce sujet :

Il ot la coustume au vaincu
Qui son baston et son escu
Jete enmi le champ por peur.

qui veut dire : C’est la coutume du vaincu de jeter au milieu du champ par peur son bâton et son bouclier.

Quoi qu’il en soit, il est certain qu’au Moyen Age on disait avoir la coustume au vaincu, pour être condamné, en ayant toutefois le droit de se plaindre d’être battu convenablement et de payer l’amende. Quand les contestations reposaient sur des matières criminelles, le vaincu seul, s’il ne succombait pas sous l’arme de son adversaire, était livré au bourreau pour avoir la main coupée, ainsi qu’il a été dit plus haut.

Lorsque, au contraire, elles appartenaient à des matières civiles, le vaincu n’était pas mis à mort, mais lui et les témoins qui avaient pris son parti se rachetaient de la peine encourue par la défaite en payant une amende plus ou moins forte comme satisfaction au vainqueur, de là le proverbe : Les battus paient l’amende.

 
 
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